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Mediapart
Culture ou communication, il faut choisir
Article mis en ligne le 20 juillet 2013

Chère Aurélie Filippetti,

Ce qui agite aujourd’hui le cénacle des professionnels de cette profession que l’on nomme (avec ironie ?) spectacle vivant, c’est la grave question des nominations à la tête des théâtres publics.

Or, disons-le, l’essentiel n’est pas là !

Nous ne nous joindrons pas à la meute qui hurle pour défendre telle ou telle chapelle, tel ou tel segment de la corporation, tel ou tel copinage en faveur de patrons rivés à leur pouvoir loin des grands idéaux de la Décentralisation théâtrale, telle ou telle rancœur au détour d’une carrière qui a peu à voir avec les vrais enjeux de l’art et de la culture. Non, nous ne nous joindrons pas à cette meute qui vous attaque sur de mauvaises bases, ce n’est pas, à nos yeux, le combat à mener. Mais si la parité est un sujet important, il doit alors s’appliquer à l’ensemble des corps de métier et faire l’objet d’une politique globale de ce gouvernement. Et il ne faudrait pas l’utiliser, en ce qui concerne la culture, pour masquer les enjeux fondamentaux.

Ce qu’il faut absolument éviter, c’est de confondre l’échange artistique avec une quelconque gestion (...)

Nous attendons d’un gouvernement de gauche qu’il remette les valeurs à leur place, qu’il installe au cœur de son action une vraie réflexion sur le sens de ce qu’on appelle la culture dans notre société.

Il y a urgence !

Or, rien de significatif ne se passe de ce côté-là et, parallèlement, le budget de cet historique ministère (dont la philosophe Marie-José Mondzain fait à juste titre remarquer qu’il est scandaleux d’y accoler le mot « communication ») est en baisse, alors que les moyens nécessaires pour soutenir les outils de la connaissance et de la transmission sont dérisoires au regard des dépenses faites dans d’autres domaines, et, surtout, qu’il s’agit d’un investissement ridicule par rapport aux bénéfices réels qu’il apporte, en termes de résistance à la déshumanisation néolibérale. (...)