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Crise du logement : le FN recycle l’intox des réquisitions pour les réfugiés
Article mis en ligne le 31 janvier 2016

Le Front national répète que 77 000 logements sociaux ont été attribués à des réfugiés. C’est complètement faux, et très loin du compte.

INTOX. Toujours avide de récupération, le Front national s’est précipité sur le dernier rapport de la fondation Abbé Pierre. Alors que l’association appelle à « plus de volontarisme politique » et fait état de 3,8 millions de mal logés, Nicolas Bay, secrétaire général du FN, a bondi sur l’occasion pour dénoncer le traitement de faveur dont bénéficieraient les « étrangers », « prétendus réfugiés » ou autres « clandestins ». Et de s’indigner dans un communiqué : « Comment accepter que les 77 000 logements réquisitionnés pour des clandestins ne bénéficient pas en priorité aux Français qui en ont besoin ? »

DÉSINTOX. Revoilà donc les 77 000 logements sociaux dont les clandestins priveraient les Français ! L’intox, déjà entendue dans la bouche de Florian Philippot et Marine Le Pen, date de l’automne dernier. Marie-Arlette Carlotti, ancienne ministre et présidente du Haut comité pour le logement des personnes défavorisées, avait publié le 12 septembre une tribune sur Le Plus de l’Obs où elle proposait de « mobiliser une partie du parc social laissé vacant pour loger les réfugiés » et annonçait « 77 310 logements sociaux en attente de locataires ». (...)

Six mois plus tard, le bilan est encore plus éloigné de ce qu’écrit Nicolas Bay. Depuis la mise en place du plan mi-octobre, 600 réfugiés (ayant obtenu l’asile) ont été relogés soit dans le parc locatif social soit dans le patrimoine privé des communes ou des particuliers qui ont mis un logement à disposition, selon le délégué interministériel à l’hébergement et à l’accès au logement Sylvain Mathieu. Environ la moitié se sont donc vus attribuer un logement social, soit 300. C’est à dire à peu près 250 fois moins que ce que dit Nicolas Bay. Sans compter qu’on ne peut en aucun cas parler comme il le fait de réquisition... Comme le précise Sylvain Mathieu : « les logements ont été attribués dans des zones détendues, sans créer de concurrence entre les publics ». Ainsi, aucun logement social n’a été mobilisé en Île-de-France, où la demande est déjà très forte.

Ajoutons enfin que le terme « clandestins » utilisés par Nicolas Bay à propos des occupants de ces logements sociaux est tout à fait impropre. Ces derniers ayant été octroyés à des personnes ayant obtenu le statut de réfugié et donc un titre de séjour. (...)