Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
France3
Crise de la filière bio : le gouvernement déçoit avec un soutien "dérisoire" au premier département bio de France
#agriculture #paysans #alternatives #bio
Article mis en ligne le 25 mai 2023
dernière modification le 24 mai 2023

Le ministère de l’Agriculture a annoncé une nouvelle aide de 60 millions d’euros pour soutenir l’agriculture biologique, mercredi 17 mai. L’enveloppe attribuée au Gers est de 173 000 euros. Un montant que certains producteurs estiment dérisoire, alors qu’il est le premier département bio de France.

La mauvaise santé de la filière bio n’est plus à prouver. Après des années de croissance à deux chiffres, le marché a commencé à fléchir en 2021. En 2022, les ventes se sont effondrées de près de 7,4% en supermarché. Les consommateurs, essorés par l’inflation, se détournent des produits issus de cette agriculture sans pesticides ni engrais au profit d’alternatives moins chères. (...)

C’est dans ce contexte que le gouvernement a annoncé ce mercredi 17 mai un plan de soutien à la production biologique chiffré à 60 millions d’euros. Cette enveloppe vient s’ajouter au fonds d’urgence de 10 millions d’euros déjà débloqué en avril dernier. Parmi ces 60 millions d’euros, 17 0000 iront au département du Gers. Ce dernier est le premier département bio de France. En 2021, il comptait près de 2 000 fermes engagées en bio qui représentaient 26% de la surface agricole, d’après les chiffres de l’Agence BIO.

Dans les faits, l’enveloppe de 173 000 euros sera "répartie entre les dossiers éligibles dans la limite d’une quarantaine pour permettre de conserver des montants d’aide de l’ordre de 4000 €", d’après la préfecture du Gers. Pourtant, le département comptabilise environ 1 000 agriculteurs éligibles. D’où la surprise de certains producteurs face au montant alloué au département pour soutenir la filière.

"On sent vraiment que la demande en bio a chuté"

Sur le marché d’Auch (Gers) ce jeudi matin, les habitués des stands estampillés "Agriculture biologique" l’avouent volontiers : ils se freinent plus qu’avant sur l’achat de produits bios. "Vu le montant de ma retraite, je dois faire attention, raconte une Auscitaine. Les patates bios, c’est beaucoup moins chers que les asperges bios par exemple. Donc je fais des choix, c’est certain". (...)

La crainte du retour des producteurs vers le conventionnel

Le mot "dérisoire" revient dans la bouche de Sylvie Colas, maraîchère en bio et porte-parole de la Confédération paysanne du Gers. "C’est très insuffisant et très difficile à attribuer. Sur quels critères vont-ils se baser ?, interroge-t-elle. Est-ce qu’on va réellement à la nécessité en empêchant que des gens quittent le bio pour revenir en conventionnel, ou est-ce que réellement on fait en sorte de progresser dans le bio ?". (...)