Le gouvernement refuse de suspendre cette mesure qui prive les fonctionnaires de rémunération le premier jour de leur arrêt maladie. Des agents positifs au coronavirus sont donc contraints d’aller travailler du fait de leurs faibles rémunérations.
Les mesures sanitaires mises en place par le gouvernement pour freiner la propagation du Covid-19 s’arrêtent visiblement là où ses œillères idéologiques commencent. Les agents publics d’État et des collectivités territoriales sont en train d’en faire l’amère expérience, eux qui doivent subir à un jour de carence dans la prise en charge financière de leurs arrêts maladie s’ils sont affectés par le virus. Covid ou pas Covid.
Comme le rappelle service-public.fr, « lorsqu’il est en arrêt maladie, l’agent public (fonctionnaire ou contractuel) ne bénéficie du maintien de son traitement ou de sa rémunération qu’à partir du deuxième jour d’arrêt de travail. Le premier jour de congé de maladie, appelé jour de carence, n’est pas rémunéré. » Lors du confinement de mars et avril et jusqu’à la fin de l’état d’urgence le 10 juillet, le gouvernement avait suspendu la mesure, pour s’empresser, le déconfinement venu, de la remettre en vigueur. Malgré la survenue de la deuxième vague de l’épidémie, la ministre de la transformation de la fonction publique, Amélie de Montchalin, a refusé cette fois de la suspendre, encore moins de l’abroger, malgré les demandes répétées des syndicats comme de l’association des DRH des grandes collectivités. Dans une lettre commune adressée à la ministre début septembre, les organisations de travailleurs (CGT, FO, FSU, Solidaires, FA-FP, Unsa, CFE-CGC et CFTC) estimaient que ce jour de carence « génère un report du recours aux soins, délétère pour la santé des agents, coûteux pour la Sécurité sociale, (pouvant) favoriser la transmission des pathologies (…) en contrevenant à la prévention de l’épidémie puisqu’il est une incitation à minorer tout symptôme ».
Les cas contact pris en charge, pas les malades
La situation est même digne de Kafka puisque, comme l’expliquait la ministre mi-septembre sur France Info, « si un agent est en période de quarantaine (…), cas contact ou en attente d’un test, il n’est pas concerné par le jour de carence ». Mais, « si on est malade, c’est le droit commun » qui prévaut, avec son jour de carence. Les rémunérations des personnes « cas contacts » ne sont donc pas touchées. Celles des malades du virus, oui.
L’épidémie allant bon train, les agents publics sont de plus en plus nombreux à être affectés par la maladie. Or, « pour les collègues de catégorie C, les plus nombreux dans la fonction publique, une journée de carence représente de 40 à 60 euros perdus. C’est beaucoup quand on ne touche que 1 300 euros à la fin du mois.
Certains même sont en dessous du SMIC. (...)
Pétition : STOPPONS le jour de carence !
La CGT a sollicité la Ville de LYON afin qu’une une décision politique soit prise concernant la journée de carence. (...)
