
Le retour de l’enseignement à distance, mardi matin, a été perturbé par de nombreux bugs informatiques, en raison de serveurs numériques inaccessibles ou défaillants.
"Et voilà, ça a planté à 9h02". "J’étais prête pour faire cours à distance, mais ce n’était visiblement pas le cas de l’Education nationale." Voici le genre de commentaires que l’on pouvait lire mardi 6 avril sur les réseaux sociaux. L’école à la maison, (re)mise en place dans le cadre du nouveau confinement, a de fait débuté dans un grand cafouillage. Professeurs, parents et élèves ont signalé de nombreux bugs informatiques sur les plateformes d’enseignement à distance. (...)
Des ralentissements ou une paralysie totale des espaces numériques de travail (ENT), gérés par les collectivités territoriales, ont été repérés mardi matin dans au moins six régions, a appris franceinfo auprès du Snes-FSU. Selon le principal syndicat des enseignants du second degré, des problèmes ont été observés dans les régions Ile-de-France, Hauts-de-France, Occitanie, Normandie, Centre et Grand Est.
Or, l’accès aux ENT est indispensable pour assurer le bon déroulement des cours à distance puisqu’ils permettent, par exemple, aux enseignants d’échanger avec les élèves et les parents, de transmettre des documents ou encore de réaliser des appels en visioconférence. (...)
"Surcharge" des serveurs informatiques
"C’est rageant de se retrouver avec des outils qui ne fonctionnent pas quand on a préparé tous les cours", tempête Laurent*, professeur dans un collège de Normandie, auprès de franceinfo. "Au bout de deux heures et demie", et après de multiples tentatives, cet enseignant a finalement réussi à assurer son cours avec une dizaine d’élèves, "les plus tenaces, qui ont tenté plusieurs fois de se connecter". (...)
Mais comment expliquer ces difficultés techniques ? La région Ile-de-France évoque auprès de franceinfo "un incident de surcharge" en raison de connexions massives sur l’ENT "à la même heure". Manoëlle Martin, vice-présidente de la région Hauts-de-France, rapporte également un problème de gestion des flux, avec "un million de connexions simultanées à l’ENT à 9h15". "On avait anticipé [une augmentation du trafic], mais pas à ce point", concède l’élue.
Le ministre de l’Education a par ailleurs avancé qu’une partie des dysfonctionnements était liée à l’incendie en mars qui a touché l’opérateur OVH, hébergeur d’une partie des ENT. Une justification vivement démentie par le patron de l’entreprise, sur Twitter, qui affirme que certaines "des régions ENT affectées et des applications indisponibles ne sont pas hébergées chez OVHcloud". (...)
De son côté, Jean-Michel Blanquer a également dénoncé "des attaques informatiques apparemment venues de l’étranger pour empêcher les serveurs de fonctionner", citant notamment le cas de "Ma classe à la maison", mais sans donner plus de précisions à ce stade. "Le travail technique est en train d’être fait pour rétablir cela", a simplement expliqué le ministre de l’Education.
"L’impression que rien n’a été fait depuis le premier confinement"
Pour les enseignants, la situation a un air de déjà-vu. En mars dernier, l’école à la maison avait également mal démarré, avec des réseaux saturés et des espaces de travail inaccessibles. (...)
Au fil des heures, mardi, les enseignants interrogés par franceinfo ont évoqué une amélioration de la situation, même si des problèmes ont subsisté. En Ile-de-France, l’accès à l’ENT a repris "progressivement", indiquait la région à la mi-journée. "On a augmenté davantage le flux", explique de son côté la vice-présidente de la région Hauts-de-France. Il sera difficile de "se rendre compte demain" si le problème est entièrement résolu, puisque les cours – et donc les connexions – sont traditionnellement moins nombreux le mercredi, souligne Manoëlle Martin, qui espère toutefois un retour à la normale avant jeudi.
Le temps presse, selon les enseignants, qui redoutent un décrochage des élèves. (...)
En attendant un rétablissement complet de l’accès aux plateformes, les professeurs tentent donc de s’adapter. Laurent, lui, assure qu’il échange avec ses collègues pour "bidouiller des solutions" à ses problèmes de connexion. Avant de réellement passer au distantiel, l’heure est encore au "démerdentiel".
Lire aussi :
Ce matin @franceinter a produit un reportage très intéressant concernant les #cyberattaque contre les #ent et le @cned selon @jmblanquer
En voici l’enregistrement.
Il y est dit indirectement que #blanquerment
Merci @MaxenceLambrecq 😉 pic.twitter.com/kXu2nmS8wa— David Hejonatane 🍓🖤 (@hejonatane) April 7, 2021
Jean-Michel, ça n'est pas une attaque DDOS, c'est simplement les profs et les élèves qui se sont connectés en même temps. Ca ressemble en effet à un pic malveillant de requêtes, mais c'était nominal en fait, c'était ce qui était prévu, censé arriver. Ce qui aurait dû être préparé
— Omnes vigiles nothi sunt (tamen) 👑 #AFKRédaction (@ClementSalviani) April 6, 2021