Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Capiremov
Corps et territoire dans la lutte féministe
#Bresil #autochtones #alternatives #femmes
Article mis en ligne le 28 janvier 2023
dernière modification le 27 janvier 2023

Lisez la réflexion de Miriam Nobre sur les expériences de résistance collective face à l’offensive du capital sur la nature

Pour parler de la relation entre le corps et le territoire, nous commençons par regarder comment cet ordre capitaliste, colonialiste, raciste, patriarcal s’impose à nous. En y réfléchissant, nous récupérons une idée qu’Angela Davis a formulée, des États-Unis, sur la façon dont la plantation, un mode de monoculture, structure et organise l’économie. Grada Kilomba utilise cette même idée pour réfléchir à la façon dont notre subjectivité s’est structurée. Ici au Brésil, nous pouvons utiliser cette même référence pour parler de la structure et de la manière dont l’économie et le travail sont organisés.

Nous faisons référence au processus d’encerclement des terres, de génocide de la population autochtone, d’appropriation de leurs terres et d’installation d’un mode de production avec un degré d’exploitation de la main-d’œuvre si violent qu’il était basé sur l’enlèvement de personnes.

« Cette forme d’enfermement et d’appropriation de la nature s’accompagne de l’utilisation du corps des femmes noires et autochtones, non seulement comme ouvrières surexploitées, mais aussi comme productrices de personnes disponibles pour le travail. »Pour parler de la relation entre le corps et le territoire, nous commençons par regarder comment cet ordre capitaliste, colonialiste, raciste, patriarcal s’impose à nous. En y réfléchissant, nous récupérons une idée qu’Angela Davis a formulée, des États-Unis, sur la façon dont la plantation, un mode de monoculture, structure et organise l’économie. Grada Kilomba utilise cette même idée pour réfléchir à la façon dont notre subjectivité s’est structurée. Ici au Brésil, nous pouvons utiliser cette même référence pour parler de la structure et de la manière dont l’économie et le travail sont organisés.

Nous faisons référence au processus d’encerclement des terres, de génocide de la population autochtone, d’appropriation de leurs terres et d’installation d’un mode de production avec un degré d’exploitation de la main-d’œuvre si violent qu’il était basé sur l’enlèvement de personnes.

« Cette forme d’enfermement et d’appropriation de la nature s’accompagne de l’utilisation du corps des femmes noires et autochtones, non seulement comme ouvrières surexploitées, mais aussi comme productrices de personnes disponibles pour le travail. » (...)

Affronter le capitalisme et la naturalisation de l’exploitation
Notre premier défi est de dénaturaliser cette forme d’action du capitalisme colonialiste. Il faut montrer qu’il n’y a rien de naturel dans cet ordre. Ce sont des choix politiques faits par des groupes de personnes. (...)

Si, d’un côté, nous avons la tâche de « dénaturalisation », de l’autre nous voulons reconnaître des visions de la nature et de la relation avec les territoires et avec les corps qui entretiennent des résistances. En apprenant d’elles, nous pouvons reconnecter le corps et le territoire, soutenant également notre résistance. (...)

Territoire et appartenance
Le sentiment d’appartenance et d’enracinement est un enseignement fondamental des communautés traditionnelles pour la réflexion sur le territoire. (...)

« L’un des processus d’accélération du capitalisme consiste à effacer les souvenirs que les gens ont sur leurs territoires. » (...)

Façons de réfléchir sur sentir, penser et résister
Fréquemment, nous réalisons des ateliers pour reconnecter ce qui est notre corps et ce qui est notre territoire (...)

Actuellement, au nom de la conservation d’une nature « sans peuple », sur les sentiers de l’économie verte, la non-reconnaissance des communautés traditionnelles comme des garanties de l’existence de la nature et de la biodiversité est récurrente. Le sens de cette politique est de protéger certaines zones en tant qu’unités de conservation relevant de la responsabilité de l’État, ainsi qu’un processus de privatisation. Dans cette formalité, ils ont mis en place l’idée de la participation de la population à travers un conseil de gestion. Cela se produit dans la région du Vale do Ribeira, par exemple. En écoutant les femmes, il était évident que cette participation était très difficile, car elle devait se faire dans les temps et les termes imposés par l’État : dans le langage, dans le format et dans les documents de nombreuses pages. C’est une logique complètement différente de celle de la communauté. Pourtant, les femmes ont réagi, se sont exprimées et se sont opposées. (...)

En 2022, Bruno Pereira, indigéniste, fonctionnaire de la fondation qui travaillait avec des autochtones et qui était en congé, et Dom Phillips, journaliste, ont été assassinés. Ils ont été assassinés le 5 juin, date célébrée comme la Journée de l’environnement. Leurs corps ont été retrouvés le 23 juin, et nous avons vécu un moment de grande agitation et de mémoire de nombreuses personnes qui ont été continuellement assassinées en Amazonie en raison de conflits agraires et environnementaux. Certaines personnes ont qualifié ce processus de guerre qui se déroule en permanence dans ces enclaves de la nature, qui sont les refuges pour maintenir un équilibre climatique, pour la reconnaissance de la biodiversité et bien d’autres choses.

Ainsi, notre engagement est d’être aux côtés de ces personnes, en reconnaissant leurs contributions et en sachant tout ce qu’elles nous apportent, mais aussi d’agir pour désarticuler tous les territoires. Se battre pour étendre ce qui constitue des supports de vie dans tous les espaces, afin qu’ils ne soient plus des enclaves ou seulement des refuges. Pour que les refuges s’agrandissent. (...)

Nous nous battons pour nous libérer minute après minute, mètre carré par mètre carré, des impositions colonialistes, patriarcales et capitalistes sur nos vies.