
La police a évacué mardi matin les centaines de migrants qui vivaient dans le campement insalubre d’Aubervilliers, au nord de Paris, et les a mis à l’abri dans plusieurs gymnases et hôtels en Ile-de France. Les conditions sanitaires de ce campement faisaient craindre une propagation du coronavirus.
(...) Dès le petit matin, les occupants de ce lieu insalubre - en grande majorité des hommes seuls - ont été évacués à l’aide de bus affrétés par les autorités, dans lesquels ils sont montés par groupe de 25 personnes afin de respecter les consignes de distance, a constaté sur place Yann Manzi, co-fondateur de l’association Utopia 56. Selon ce dernier, trois familles ne résidant pas dans ce campement ont aussi fait partie de cette opération menée par la préfecture de Seine-Saint-Denis.
"Tout s’est déroulé dans le calme. Les migrants étaient contents d’être évacués", assure Yann Manzi, qui évoque quelque 580 personnes concernées. (...)
Des personnes ’’restées sur le carreau’’
Entre 300 et 600 personnes avaient été comptées sur ce campement par l’opérateur de l’État, France terre d’asile, mais il pourrait y avoir "plus" de mises à l’abri mardi matin, avait souligné auprès de l’AFP Anne-Claire Mialot, préfète déléguée à l’égalité des chances, pendant l’opération. (...)
"Le camp était plein", assure Yann Manzi. "Quand ils ont su que le démantèlement de ce matin allait avoir lieu, certains migrants, qui n’ont pas réussi à s’installer dans le camp par manque de place et qui dorment dans les rues aux alentours, sont venus dans l’espoir d’être mis à l’abri eux aussi. Mais au moins vingt personnes sont restées sur le carreau", ajoute-t-il, assurant qu’Utopia 56 allait continuer les maraudes pour trouver les personnes qui restent encore à la rue.
Les migrants pris en charge ont été emmenés vers plusieurs gymnases et hôtels à Paris et en Seine-Saint-Denis. A leur entrée dans les lieux, ils ont été examinés médicalement par l’ONG Médecins sans frontières (MSF), pour déceler d’éventuels symptômes du coronavirus.
"Des lits picots espacés chacun d’un mètre"
À Paris, deux gymnases ont été spécialement mis à disposition pour cette population, indique la mairie.
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"Nous prenons toutes les précautions", assure la mairie de Paris, qui indique que des distributions de nourriture auront lieu pour que les migrants n’aient pas à mettre le nez dehors. "La procédure veut que, si une personne présente des symptômes du Covid-19, elle soit isolée du reste du groupe. En l’occurrence, elle pourra être placée dans les vestiaires."