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Rue 89 Bordeaux
Coronavirus : la difficile prise en charge des sans-abris sur l’agglo bordelaise
Article mis en ligne le 18 mars 2020

Depuis l’annonce du confinement pour faire face à l’épidémie de Covid-19, les bénévoles et agents de l’Etat tentent de s’organiser pour préserver les sans-abris, une population démunie et particulièrement vulnérable. Sur la métropole bordelaise, le défi est de taille et les solutions sont difficiles à mettre en place.

Comment protéger et aider les sans-abris à faire face au virus ? Quid des migrants qui résident dans des camps de fortune, où la « distanciation sociale » ne peut être respectée ? Ce lundi soir, dans son allocution, le président Emmanuel Macron a évoqué la situation des personnes les plus précaires. « Nous ferons en sorte, avec de grandes associations, les collectivités locales et leurs services qu’ils puissent être nourris, protégés », a-t-il notamment déclaré.

Le Président de la République a également appelé chaque citoyen à rester isolé à domicile et limiter ses interactions sociales au strict minimum. Dans ces conditions, comment continuer à porter secours aux populations ne disposant pas de domicile fixe ? (...)

Ce lundi matin, une première décision a été prise : les personnes, accueillies la nuit, resteront désormais en journée dans le centre, situé cours de la Marne. Pour le reste, le fonctionnement reste le même.(...)

La capacité d’accueil du Samu Social de Bordeaux ne subit pas d’évolution depuis la propagation de l’épidémie : huit lits en période hivernale ainsi que huit places pour des familles « très vulnérables rencontrées en maraude », confie Florence Lamarque.
Une veille sanitaire accrue

Sur le plan sanitaire :

« On essaye de mettre en place une campagne de prévention sur le lavage des mains. On réalise vraiment un travail d’éducation en matière sanitaire. Concernant les maraudes, on va mener une veille sanitaire auprès de personnes que l’on a repérées, vraiment désocialisées et qui se trouvent dans la non-demande. On va aller les voir beaucoup plus régulièrement. »

Pour rappel, à Bordeaux, le Samu Social compte quelque 25 salariés, dont trois renforts supplémentaires en période hivernale.

« On a une équipe pluridisciplinaire composée de travailleurs sociaux, d’infirmiers, d’un médecin à un quart temps », rappelle Florence Lamarque.

« Il va vraiment falloir des mesures exceptionnelles »

Au sein de la mission squats et bidonvilles de Médecins du Monde à Bordeaux, une équipe mobile – une quarantaine de membres, professionnels et non professionnels de santé – sillonne le territoire de la métropole bordelaise.
« Aujourd’hui, plus de 2 000 personnes vivent dans des squats et des bidonvilles à l’échelle de la métropole bordelaise. Ce sont des gens en situation de très grande précarité, qui n’ont pas forcément accès à l’eau par exemple, explique Morgan Garcia, de la mission squats. Sur place et au quotidien, nos membres leur proposent des consultations, un accompagnement afin d’obtenir une couverture maladie par exemple. Ce travail vise surtout à améliorer leurs conditions sanitaires ». (...)

Le permanent de Médecins du monde livre son point de vue sur la situation sur le terrain depuis le développement de cette épidémie :

« Nous avons eu la confirmation que les préfectures avaient reçu des instructions visant à améliorer les conditions sanitaires dans les squats et les bidonvilles. Aujourd’hui, il reste beaucoup de questions à régler. Par exemple, il n’y a absolument pas de distribution de kit d’hygiène envers ces populations. Sur place, on leur délivre simplement des messages de prévention. Il va vraiment falloir des mesures exceptionnelles avec la distribution de gel, la mise en place de points d’eau. Nous arrivons à peine à subvenir aux besoins de nos équipes en matière de gants, de masques et de gel hydroalcoolique. » (...)

Au-delà des mesures de confinement immédiates qui ont été prises, le gouvernement et les autorités de santé planchent sur la mise au point de « centres de desserrement ». Le but ? Mieux isoler les personnes concernées.

A Rue89 Bordeaux, Fabienne Buccio, préfète de la région et de la Gironde, déclare :

« On travaille effectivement sur le sujet depuis plusieurs jours. En Gironde, nous avons déjà 130 places qui ont été prévues pour parer à cette situation. » (...)

“à ce stade, il n’y a pas de raison d’ouvrir des gymnases à Bordeaux. En revanche, si la préfecture nous demande de réquisitionner des gymnases, ce sera sans problème », avance l’adjointe au maire.