Bruxelles appelle les membres de l’OMC à « tout d’abord s’assurer que les vaccins et traitements, ainsi que leurs composants, peuvent traverser les frontières sans obstacle »
L’UE a soumis vendredi à l’OMC ses propositions pour un accord multilatéral qui permettrait d’accroître l’offre de vaccins anti-Covid, appelant à lever les restrictions sur les exportations et à favoriser les « licences obligatoires » encadrées et nationales, mais sans soutenir la levée des brevets voulue par Washington.
La Commission européenne a réitéré ses réticences à l’idée d’une suspension des protections de propriété intellectuelle sur les vaccins, réclamée par des pays comme l’Inde et l’Afrique du Sud, et soutenue récemment par l’administration américaine de Joe Biden.
Assurer un accès « universel sans entraves » aux vaccins
« La Commission (…) n’est pas convaincue que cela constituerait dans l’immédiat la meilleure réponse pour atteindre l’objectif d’une distribution large et en temps voulu des vaccins dont le monde a un besoin urgent », a expliqué l’exécutif européen dans un communiqué. (...)
Enfin, l’UE propose d’utiliser les « flexibilités » prévues par le régime de la propriété intellectuelle dans le cadre de l’OMC afin de « faciliter le recours aux licences obligatoires » – octroyées par une autorité nationale sans accord nécessaire du détenteur du brevet, mais de façon encadrée, et assorties d’une indemnisation financière pour ce détenteur.
Le cadre existant « permet déjà cette flexibilité (…) c’est un outil légitime durant la pandémie et qui peut être utilisé rapidement là où c’est nécessaire », soutient la Commission. De fait, une « licence obligatoire » est décidée par un gouvernement, et n’exige pas d’accord international – long et complexe à négocier – comme pour une suspension générale et indiscriminée des brevets.
Les Vingt-Sept ont déjà exprimé leur scepticisme vis-à-vis de cette solution, en insistant notamment sur la longueur des transferts de savoir-faire industriel.