
Le premier syndicat dans le secondaire dénonce un « niveau inédit d’impréparation » pour les épreuves communes de contrôle continu prévues en janvier 2020.
La première session des épreuves communes de contrôle continu au bac, mise en place par Jean-Michel Blanquer dans le cadre de la réforme controversée du baccalauréat, doit avoir lieu dès janvier 2020. Dénonçant « un niveau inédit d’impréparation », le SNES-FSU, premier syndicat dans le secondaire, demande son annulation pour les classes de première.
Le bac nouvelle formule consistera en quatre épreuves écrites et un grand oral en terminale, comptant pour 60 %. Le reste de la note s’appuiera sur ces épreuves communes (pour 30 %) et sur les bulletins scolaires de la première et la terminale (pour 10 %). (...)
Du 27 septembre au 7 octobre, le SNES-FSU a réalisé une enquête auprès de 981 professeurs. Il s’inquiète maintenant de « la plus grande incertitude » concernant l’organisation de ces épreuves communes de contrôle continu et d’« un niveau inédit d’impréparation », confirmant une information de Franceinfo. Dans « 74 % des lycées, les enseignants ne savent pas comment seront organisées les salles d’examen » et dans 47 % des cas, « ils ne savent pas comment les sujets vont être choisis alors qu’on est à trois mois de l’échéance », a expliqué Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du SNES-FSU. (...)
« Rupture d’égalité »
« A ce stade, nous n’avons aucune réponse précise sur le déroulé [de ces épreuves], c’est du jamais vu. » Mme Vénétitay a réclamé « l’annulation pure et simple de ces épreuves de janvier, afin de diminuer la pression qui s’exerce sur les professeurs, les élèves et les parents d’élèves », et appelé le ministère « à revenir à la raison ».
Ces épreuves de contrôle continu seront organisées en cours d’année entre mi-janvier et le mois de mai. La première session doit concerner l’histoire, la géographie et les langues avec une particularité : les sujets et les dates de ces examens ne seront pas les mêmes dans tous les établissements. Chaque lycée décidera en piochant dans une « banque nationale de sujets ». « C’est donc une forme très concrète de rupture d’égalité, avec des élèves qui peuvent estimer que le sujet du lycée voisin a été plus facile que le leur », regrette Sophie Vénétitay.
Le ministère de l’éducation nationale doit envoyer d’ici à la fin de la semaine une fiche explicative à tous les enseignants sur l’organisation de ces épreuves, selon son cabinet.