
Le 1er novembre dernier marquait le début de la trêve hivernale, les températures baissent et vont bientôt atteindre zéro degré la nuit. Pourtant, chaque soir, devant l’Hôtel de ville de Paris, hommes, femmes et enfants laissés à la rue par manque de solutions d’hébergement rejoignent les permanences d’Utopia 56 et de Médecins du Monde dans l’espoir de bénéficier d’une mise à l’abri d’urgence. Malgré cela, les portes du centre d’accueil « GL center », dédié aux déplacé·es ukrainien·nes et bien souvent à moitié vide, restent fermées pour toute autre nationalité.
Utopia 56 et Médecins du Monde saisissent à nouveau le juge des référés liberté du tribunal administratif de Paris avec le soutien de Me Samy Djemaoun pour demander l’ouverture de ces places à tous·tes.
(...) Entre le 23 octobre et le 23 novembre place de l’Hôtel de Ville à Paris, 733 personnes se sont présentées aux permanences d’Utopia 56 et de Médecins du Monde, parmi elles 281 enfants dont 83 de moins de 3 ans. Chacune vient pour tenter d’avoir accès à un hébergement d’urgence, ou au réseau d’hébergement citoyen mis en place par les associations. Si 70 d’entre elles ont pu parfois accéder temporairement au dispositif du 115, plus de 200 restent condamnées à dormir dehors malgré les conditions climatiques et la présence d’enfants en bas âge, voire trop souvent de nouveaux-nés.
Nous, associations, avons déjà interpellé la préfecture à plusieurs reprises demandant l’ouverture des places laissées libres dans les centres d’accueil pour déplacé·es ukrainien·nes jusqu’à saisir le tribunal administratif en juillet 2022. Le dernier courrier du 21 novembre 2022 adressé au préfet d’Île de France, Monsieur Marc Guillaume, est à ce jour resté sans réponse malgré l’urgence de la situation.
Le 19 octobre dernier, Madame Caubel, secrétaire d’État chargée de l’enfance, et Monsieur Klein, Ministre du logement, promettaient : “plus aucun enfant à la rue cet hiver”. La réalité est pourtant toute autre. (...)
L’audience publique aura lieu le vendredi 2 décembre à 14h30, au Tribunal administratif de Paris. Mobilisons-nous afin d’exiger un traitement équitable de tous les exilé.es et que l’accueil digne devienne la règle et non pas l’exception.