
Le gouvernement évalue à près d’un million le nombre des non titulaires dans la fonction publique (dont près de la moitié employéEs par l’Éducation Nationale et le Supérieur). Ce nombre constitue une fourchette basse : il ne prend pas en compte les emplois les plus précaires, "la triche" des administrations, ni les contractuelLEs qui sont au chômage… Et ce volant précaire va augmenter du fait des suppressions de postes massives et des attaques visant à remplacer les titulaires par des précaires. Ainsi, dans l’éducation, la destruction de la formation des enseignantEs entraîne le recrutement d’étudiantEs en Master 2 ne disposant pas du concours, d’autant plus nombreux-ses que 20% des postes -déjà en diminution drastique- n’ont pas été pourvus. La suppression programmée des concours achèverait ce processus de précarisation. Mais ce chiffre suffit déjà largement à montrer l’ampleur de la précarité d’emploi et de vie d’une grande partie des personnels des services publics.
(...) Émancipation réaffirme que le statut de la Fonction Publique doit s’appliquer à tous les personnels du service public : "à travail égal, statut égal" et propose de contribuer à définir des revendications et des formes d’action qui permettent réellement d’en finir avec la précarité. Dès la rentrée, avec les premierEs concernéEs, les non titulaires, en les aidant à s’organiser et à se mobiliser de façon unitaire contre les conditions indignes qui leur sont imposées. Mais aussi en informant et en mobilisant les titulaires pour exiger et se donner les moyens d’arracher la garantie du statut pour touTEs, ce qui est la meilleure façon de défendre ce statut. (...)
Le protocole Tron ne constitue aucunement une garantie de réemploi. Il n’empêche ni les licenciements massifs de juin et de la rentrée, ni le recours à des contrats très brefs… L’essentiel des non titulaires est relégué dans les non ayants droits du protocole (...)
La non-signature de Solidaires et de la FSU, liée à l’intervention de nombreux militantEs dont ceux/celles d’Émancipation, constitue un point d’appui. Encore faut-il maintenant apporter des réponses syndicales rapides aux non titulaires :
– en favorisant l’organisation des précaires avec les titulaires dès avant la rentrée (aide à la création de collectifs de non titulaires, soutien à ceux qui existent…) et en leur proposant des actions coordonnées ;
– en exigeant le retrait du projet de loi Tron et son remplacement par une loi de titularisation immédiate de touTEs, ce qui suppose le rétablissement des postes supprimés dans les établissements et la création de tous les postes nécessaires ;
– en proposant une action de centralisation sur la précarité, intersyndicale et si possible de toute la fonction publique, au plus tôt à la rentrée et en tout état de cause bien avant le 27 septembre.
(...) Wikio