Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
CADTM
Contexte international du mouvement social pour une réelle démocratie, contre la dette et l’austérité
Article mis en ligne le 3 novembre 2012
dernière modification le 31 octobre 2012

Il est fondamental de replacer la mobilisation exemplaire du 25, 26 et 29 septembre en Espagne (25S Rodea el Congreso) |1| dans son contexte international pour évaluer les tensions sociales en cours dans un nombre croissant de pays pour les mêmes raisons : un déficit flagrant de démocratie permettant l’application d’une violente politique d’austérité, celle-ci conduisant à l’appauvrissement du plus grand nombre au nom d’une dette largement illégitime qui profite aux quelques autres

Contexte international d’une lutte contre l’austérité qui tend à être commune

Peu de temps auparavant, le 15 septembre au Portugal, un million de personnes (10% de la population), dont au moins 500 000 dans la capitale, manifestaient dans tout le pays, soutenues par des représentants des forces de l’ordre et de l’armée, contre la troïka et ses funestes plans d’austérité. Face à la plus grande manifestation depuis le 1er mai 1974 après la chute de la dictature de Salazar, le gouvernement a dû revenir sur ses positions et revoir sa copie, en l’occurrence une hausse de 7% des contributions sociales des travailleurs (de 11% à 18%) - revenant à une baisse de salaire effective - accompagnée d’une baisse de 5,75% des charges patronales (de 23,75% à 18%) |2|. C’est une victoire, bien qu’insuffisante, du mouvement social qui donne une idée de son potentiel émancipateur. Le 29 septembre, des centaines de milliers de personnes manifestaient à l’appel de la CGTP (Confédération Générale des Travailleurs du Portugal), principal syndicat du pays. Le 1er ministre Passos Coelho, surnommé ’Robin des Bois des Riches’ pour vouloir donner aux riches ce qu’il prend aux pauvres, devait trouver où puiser l’argent afin de respecter les objectifs de réduction du déficit public (à 4,5% du PIB l’an prochain) imposés par les créanciers. Après avoir informé la troïka, le ministre des finances, Victor Gaspar, annonçait une hausse brutale et généralisée des impôts sur le revenu en 2013 qui frappe de plein fouet les pauvres et la classe moyenne déjà durement malmenée. « Le même vol avec une autre main » résumait-on au sein de la gauche de la gauche et des mouvements sociaux. En réponse, un nouvel appel à la grève générale est annoncé pour le 14 novembre |3|.

En Italie, le secteur public se met en grève le 28 septembre contre les coupes budgétaires du gouvernement du premier ministre Mario Monti arrivé au pouvoir sans élection en novembre 2011 pour appliquer l’austérité. Austérité qui, selon les marchés, n’était pas mise en place assez rapidement par son prédécesseur Berlusconi, empêtré dans ses fameux scandales de corruption… (...)

En Europe, un front uni et coordonné des luttes contre l’austérité est nécessaire et urgent. Partout les peuples se rebellent contre cette attaque sans précédent contre la démocratie. Cette atteinte à la souveraineté portée à son paroxysme par le MES, le Pacte budgétaire ou le changement constitutionnel prévoyant la priorité au remboursement de la dette, soulève l’indignation et la révolte. Seule l’union des mouvements populaires contre la troïka des créanciers et les banques privées pourra faire fléchir cette politique qui ne fait qu’accentuer le transfert de richesse du travail vers le capital. Cette lutte devient urgente si l’on ne veut pas voir le fascisme ramper à nos portes et s’autoproclamer unique alternative.