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Academia. Hypothèses
Concours CNRS 2019 : réintégration dans leur statut de fonctionnaire de lauréates et lauréat du concours CNRS (36/02) en 2019
Opposé à la réforme des retraites et à la loi française de programmation pluriannuelle de la recherche par solidarité avec tou.te.s les travailleur.se.s en lutte, ce carnet de recherche rejoint la mobilisation en cours dans l’enseignement supérieur et la recherche, ainsi que l’appel des travailleuses et travailleurs du numérique.
Article mis en ligne le 4 décembre 2020

Nous suivons depuis plusieurs années les déclassements du CNRS. Ce fut notamment le cas en 20171, en 2018, en 2019. Dès 2017, la section 36 du CoNRS a alors fait l’objet d’une grande attention de la communauté, au point de faire oublier que plusieurs personnes, hommes et surtout femmes, ont été déclassé·e·s à l’admission pour les concours de CR et DR. C’est le cas de Maxime Menuet, en section 37, qui vient de faire annuler le concours 2019 – dans son cas, c’est bien son seul déclassement qui est en cause, le CNRS choisissant — par sécurité ? — de ne nommer personne en section 37 cette année-là2.

Le candidat malheureux qui, après avoir été déclassé en 2017 et en 2018, n’avait pas été admis en 2018, avait introduit un recours devant le tribunal administratif. Après avoir subi des pressions des dirigeants du CNRS pour ne pas se représenter, il avait jugé que c’était bien la totalité de la procédure entachée par le comportement de la direction de l’INSHS, choisissant courageusement la voie contentieuse pour faire valoir ses droits, qui sont aussi ceux de tous et toutes les candidat·es soumis aux décisions discrétionnaires, sinon arbitraires, de la direction de l’INSHS. L’annulation du concours a mécaniquement conduit à l’insupportable situation que subissent les 5 candidat·es, dont l’une d’entre elleux avait été déclassée à l’admission en 2018, avant d’être admise en 2019. Puis appris que son recrutement, ainsi que celui de 4 autres collègues, avait été purement et simplement annulé.

Chercheurs, chercheuses nommé·e·s au 1er octobre 2019, titularisé·es au 1er octobre 2020, les 5 candidat·es ont eu connaissance du recours par téléphone un samedi, par la direction de l’INSHS qui les informait de l’annulation de leur nomination. Depuis ce jour sombre, le CNRS ne leur a proposé qu’un CDI ne leur donnant pas les mêmes droits que ceux qu’ils et elles avaient acquis. (...)

Sans aucun soutien d’une administration et d’un directeur— qui ne semble pas vouloir tirer, pour lui-même, les conclusions qui s’imposent pourtant — les 5 candidat·es sont en contact étroit avec les syndicats, à l’instar du SNCS. Iels ont néanmoins besoin de tout notre soutien dans cette procédure réparatrice : iels nous le demandent. Pour que d’autres torts ne soient pas causés aux futurs candidat·es, nous nous associons au bureau de l’ANCMSP dans son adresse : il faut que les procédures de recrutement du CNRS et particulièrement de l’INSHS soient entièrement revues pour sécuriser les candidat·es contre les erreurs relevant de la seule institution.

Lire aussi : L’histoire malheureuse de chercheurs fonctionnaires du CNRS devenus contractuels
L’annulation d’un concours du CNRS plonge certains lauréats dans une situation « kafkaïenne ». Au point d’en appeler à une réintégration par voie d’amendement dans la loi de finances. (...)

Devenir chercheur en France n’est pas une sinécure. Comme si des années de contrats courts, des salaires modestes, une pression forte pour dérocher un emploi stable, une course permanente aux financements, etc., ne suffisaient pas, quatre jeunes lauréates et un lauréat du sélectif concours du CNRS voient un écueil inattendu et supplémentaire se dresser devant eux. Pour sortir d’une situation jugée « kafkaïenne », ils en appellent, en dernier recours, aux parlementaires pour glisser un amendement dans la loi de finances en cours de discussion afin de les réintégrer au CNRS.

En effet, le 24 octobre, un coup de téléphone apprend à ces sociologues ou juristes qu’ils n’appartiennent plus au corps des fonctionnaires du CNRS, qui les a pourtant recrutés en juin 2019 et titularisés, pour quatre d’entre eux, trois semaines plus tôt…

Le 21 octobre, le tribunal administratif de Paris a annulé le concours de recrutement de la discipline les concernant en 2019 ainsi que leur nomination. Aucune faute de leur côté, mais plutôt du côté du CNRS, accusé « d’avoir rompu l’égalité entre candidats durant le concours », selon l’avocat d’un sixième candidat, à l’origine de la procédure. Plusieurs témoignages retenus par le jugement ont révélé des interférences dans le processus du concours 2019 visant à faire comprendre au jury d’admission que la candidature du plaignant n’était pas souhaitée, selon le tribunal.
Perte de statut et petites vexations (...)