
Dès potron-minet, alors que je venais de m’extraire à grand-peine de la douce chaleur couettale et enfilais ma doudoune* afin d’affronter le froid sibérien de la cuisine, mon fils, ma canaille, fit soudain irruption, tel le GIGN, dans la chambre parentale.
Le galopin, cheveux en bataille, pyjama à l’envers, adresse à mon endroit, d’une main une enveloppe et de l’autre une pièce de 50 cts.
– Tiens, tu pourras poster ma lettre au papa Nowel s’il te plait mon p’tit papounet ?
Je saisis la missive porteuse de tant d’espoir sur laquelle est écrit : « Pernowel, ciel ** »
(...) C’est ce moment que choisit ma mauvaise conscience pour se réveiller :
« Allez, explique-lui pour le père Noel ! Si tu ne lui dis pas la vérité maintenant, comment il pourra te croire plus tard !? T’as pas honte !? Mentir à ce petit être si pur qui te fait confiance, qui prend tout ce que tu dis pour parole d’évangile.
Et dans la foulée, raconte-lui aussi l’envers du décor de Noël. Fais-lui gagner du temps. Y’en a marre de Noël ! Ça fait rêver les enfants ? Tu parles ! Ça fait surtout rêver les grandes surfaces et autres multi nationales (...)