
Encercler, bombarder et déporter vers Idlib : la même méthode employée par le régime syrien et ses alliés.
À chaque fois ce fut la même méthode : le régime et ses alliés russes et iraniens soumettaient les zones à une situation de siège, empêchant tout ravitaillement pendant des mois ou des années. Avant de lancer l’assaut sur des enclaves détruites et exsangues. Et à chaque fois cela se terminait de la même façon : les populations, civiles et militaires, se voyaient déportées, parfois de force, vers la dernière grande zone tenue par l’opposition armée : la province d’Idlib.
Ces populations ont donc dû partir en quelques heures de leur maison et fuir vers le nord, où se trouve la frontière turque. Celle-ci est maintenue fermée depuis 2015 par la Turquie qui a voulu arrêter le flux de réfugiés syriens vers son territoire (3,6 millions y étaient déjà installés). Résultat : la zone frontalière, déjà parsemée de camps de fortune a vu arriver un million de déplacés supplémentaires en quelques semaines. Une quantité impossible à absorber au vu de la faiblesse des moyens humanitaires disponibles sur la zone. Ainsi des dizaines de milliers de familles ont dû dormir dehors, sans même une tente au-dessus de la tête, le tout dans des températures négatives. Après les bombes, voilà que c’est le froid qui tue aussi.
Amnesty rappelle l’urgence de mettre en place des actions humanitaires et judiciaires en Syrie pour protéger les civils (...)
Dans ce contexte, il apparaît que les violations des droits humains et des règles internationales sont massives. Il y aurait énormément de choses à réclamer (...)
La population civile d’Idlib n’a pas besoin de compassion mais d’actions
Je ne peux que constater un désintérêt massif pour ce qui se passe en Syrie, alors même que ce conflit vit probablement une de ses pages les plus tragiques, si pas la plus tragique. (...)
Il y a quelques jours, Mark Cutts, le coordinateur régional de l’ONU pour la Syrie, affirmait : « il y a environ un million de personnes déplacées qui vivent dans des camps et des abris de fortune dans cette région et si les bombardements et les frappes aériennes se poursuivent dans cette zone, nous allons assister à un bain de sang […] Nous allons assister à un massacre d’une ampleur jamais vue dans toute cette guerre. »
Face à cela, les maigres condamnations répétées du bout des lèvres par une communauté internationale démissionnaire, ne changeront rien
Et la conclusion de ce billet, je la laisserai à des Syriens, qui, sur un pan de mur restant d’un bâtiment bombardé, ont écrit : « Dear world, we don’t need sympathy, we need action. »