
Assister à la mise en place au quotidien des politiques publiques donne de plus en plus le sentiment que l’intérêt général joue un rôle très limité dans leur élaboration. On en donne ici deux illustrations, prises dans le domaine de l’éducation, puisqu’il est toujours plus facile de parler de ce qu’on connaît. Le premier exemple est celui de l’arrivée dans les établissements scolaires de professeurs n’ayant jamais enseigné ; le second concerne le processus d’élaboration des programmes scolaires. Dans les deux cas, l’échec est rendu inévitable par le mode d’élaboration des politiques....
Bien entendu, la raison du choix de ce dispositif ubuesque est le souci de réduire la dépense publique d’éducation....
...Le politique ne se borne pas à imposer son calendrier. La place du politique dans l’élaboration des programmes est également problématique. Un conseiller de l’Elysée avait suggéré il y a deux ans que, les programmes scolaires ayant une dimension politique, le ministère (voire le parlement) devrait avoir la haute main sur leur contenu. Sans aller jusque-là, la main lourde du cabinet du ministre a parfois introduit des modifications importantes, sans consultation ni évaluation de ce qui est faisable. Ces modifications ont été faites par des personnes qui ne sont pas des professionnels de l’éducation, qui ne savent rien de la pédagogie ni du niveau des élèves.Les programmes scolaires sont donc faits sans méthode, sans expérimentation, sans souci des élèves, dans la précipitation. Comme pour la formation, ce n’est pas nouveau, mais les défauts sont encore plus criants cette fois-ci ; ce qui va avec une procédure de moins en moins démocratique. C’est ainsi la première fois qu’une importante réforme des lycées est faite uniquement par décret, sans passer devant le Parlement....