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Comment on a interdit aux enfants de marcher
Article mis en ligne le 8 octobre 2014
dernière modification le 1er octobre 2014

Les jeunes enfants ne se déplacent presque plus à pied. Une tendance inquiétante qui en dit long sur la tristesse de nos rues.

Choisissez, au hasard, un film qui montre une sortie d’école primaire. Si l’extrait est tourné dans les années 1950 ou 1960 – nous avons fait le test avec Mon Oncle ou la Guerre des boutons – alors vous verrez la majorité des enfants quitter l’école à pied. Mais plus le film est récent, plus la probabilité que l’écolier reparte en voiture est grande. Si vous n’avez pas envie de fouiller votre cinémathèque, jetez donc un œil dans la rue : la quasi-totalité des écoliers ne sont plus piétons mais passagers.
Les – trop rares – études consacrées au sujet confirment que les enfants marchent de moins en moins.

Une enquête menée en Languedoc-Roussillon en 2008 (...)

La faute à la voiture

Depuis quand ces interdits se sont-ils multipliés ? La chercheuse cite les travaux de l’historien Philippe Ariès, qui montrent que l’enfant a commencé peu à peu à perdre son rôle social dans la ville au XIXe siècle [1]. Mais, précise-t-elle, c’est au milieu du XXe siècle que démarre « l’abandon de la rue par les enfants ». « L’enfant qui court ou qui joue dans les rues a disparu de nos imaginaires sur la ville, sa place est maintenant dans des espaces réservés, les parcs, les aires de jeux ou au bas des immeubles », note la chercheuse. La faute, selon elle, principalement à la voiture et aux urbanistes qui « ont conçu la ville pour les adultes motorisés ». (...)

Ces changements ont des conséquences importantes pour les enfants. Déjà, on constate qu’ils sont moins endurants qu’il y a 30 ans : leurs capacités physiques ont régressé de 2% par décennie. Or les spécialistes en conviennent : une pratique prolongée et quotidienne de la marche pourrait suffire à enrayer ce déclin.
L’architecte Sabine Chardonnet-Darmaillacq s’inquiète également : « Quelle est la représentation de ce que c’est qu’être dehors et de ce qu’est la rue quand on a nous a interdit d’y marcher toute notre enfance ? C’est le rapport au monde des enfants qui est transformé. » Pour leur rendre le droit de marcher, l’urbaniste Thierry Paquot propose d’interdire la circulation des voitures autour des écoles 15 minutes avant et après l’entrée et la sortie des élèves.
L’urbaniste Pascale Legué propose également de repenser le devant des écoles : (...)