
Deux femmes de pouvoir pour parler d’une même voix. La ministre US des Affaires étrangères et la directrice générale d’ONU femmes ont souligné, mardi 16 octobre à Lima, la nécessité morale autant que la logique économique de l’égalité entre les femmes et les hommes. Hillary Clinton et Michelle Bachelet participaient, aux côtés du président péruvien Ollanta Humala, à une conférence consacrée aux « Femmes comme moteurs de croissance et de développement ».
Sortir de la pauvreté
Les premiers constats sont optimistes : le continent sud-américain a vu la participation des femmes sur le marché du travail croître de 15% au cours de la dernière décennie. Sans cette évolution, le taux de pauvreté sur le continent serait 30% plus élevé, a souligné Michelle Bachelet, s’appuyant sur une estimation de la Banque Mondiale.
(...) Mais de nombreuses barrières subsistent pour les femmes du continent ; de l’accès à l’éducation (au Pérou, sur quatre analphabètes, trois sont des femmes, a souligné le président Humala) jusqu’à la difficulté de trouver des financements auprès des banques.
« Si nous voulons faire de réels progrès pour l’autonomie économique des femmes, nous devons d’abord repenser les réseaux d’aide sociale », souligne par ailleurs Michelle Bachelet. Et cela ne s’applique pas qu’aux pays en développement, ajoute Hilary Clinton. « Dans mon propre pays, faciliter l’accès des femmes au marché du travail, par exemple en fournissant des services de garde d’enfants, pourrait accroître le PIB de 9% », assure la ministre des Affaires étrangères US. (...)
Pour Michelle Bachelet, « un changement structurel est nécessaire pour réduire les inégalités, en portant une attention particulière aux femmes ». La directrice d’ONU Femmes insiste sur un point, particulièrement crucial, en Amérique latine : l’égalité passe par « l’éradication immédiate » de la violence à l’égard des femmes. (...)