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Les Echos
Climat : le transport maritime mondial vise des navires zéro émission d’ici à 2030
Article mis en ligne le 25 décembre 2019
dernière modification le 23 décembre 2019

Afin de pouvoir diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre du secteur d’ici à 2050, la Chambre internationale de la marine marchande propose de créer un fonds de recherche et développement doté de 5 milliards de dollars.

Le transport maritime mondial veut s’attaquer collectivement à la pollution massive qu’il engendre. Pour cela, la Chambre internationale de la marine marchande (ICS) a travaillé avec des grandes organisations maritimes représentant plus de 90 % de la flotte marchande. (...)

La proposition vient d’être soumise, ce mercredi, au régulateur international, l’Organisation maritime mondiale (OMI), une institution spécialisée des Nations unies. Face à la crise climatique, « le message des scientifiques est clair : nous devons prendre des mesures radicales », indique le président de l’ICS, le Danois Esben Poulsson. « I​l n’a pas été facile pour le secteur de faire une proposition commune, explique-t-il. Il aura fallu plus d’un an de travail collectif, et beaucoup de compromis. » (...)

Comparé au transport routier, au ferroviaire ou à l’aérien, le transport maritime tarde à s’organiser pour moins polluer. L’OMI a adopté, il y a plus d’un an et demi, un plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 50 % d’ici à 2050 : un petit accord de Paris, disent certains. Et les grandes organisations maritimes le reconnaissent : cet objectif est incompatible avec l’idée d’utiliser encore longtemps des combustibles fossiles pour le commerce mondial. (...)

L’ICS propose donc de faire payer 2 dollars par tonne de combustible acheté, ce qui générerait 5 milliards de dollars sur dix ans, en se basant sur la consommation totale de carburant de la flotte mondiale, qui est d’environ 250 millions de tonnes par an. Le fonds pourrait être opérationnel en 2023, et l’argent utilisé pour financer différents programmes. Avec l’idée de déployer, à partir du début des années 2030, de nouvelles technologies de propulsion zéro carbone, comme l’hydrogène et l’ammoniac verts, les piles à combustible, les batteries et les carburants synthétiques produits à partir de sources d’énergie renouvelables. (...)

La proposition pourrait, en outre, ne pas faire l’unanimité au sein des Etats membres de l’Organisation maritime mondiale, estime un expert. Notamment les pays qui sont contre toute forme de taxe mondiale ou ceux qui voient encore mal l’urgence climatique.

Un spécialiste fait remarquer que le transport maritime doit pourtant agir immédiatement, pas dans quelques années. C’est pourquoi certains prônent de faire de la baisse de la vitesse des navires une règle internationale. Pendant la crise économique mondiale, le « slow steaming » a fait ses preuves, la pratique aurait permis d’économiser 30 % en moyenne d’émissions de CO2.