
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est choqué et bouleversé d’apprendre qu’environ 220 personnes se sont noyées ces derniers jours au large de la Libye, alors qu’elles tentaient de traverser la mer Méditerranée pour rejoindre l’Europe.
Selon les rescapés, un bateau en bois transportant un nombre indéterminé de réfugiés et de migrants a chaviré mardi (19 juin) au large des côtes libyennes. Sur près de 100 passagers, seulement cinq ont survécu. Ils ont été secourus par les garde-côtes libyens et débarqués à Mayia, dans la banlieue de Tripoli. Les rescapés ont été transportés par les autorités vers l’hôpital local afin d’y recevoir des soins médicaux. De nombreux corps sans vie ont été récupérés par les sauveteurs ou retrouvés sur les plages.
Le même jour, un canot pneumatique transportant environ 130 personnes a coulé à un autre endroit, au large des côtes libyennes. 60 personnes ont pu être sauvées par des pêcheurs locaux, qui les ont ramenées à terre à Dela (à 35 kilomètres à l’ouest de Tripoli). 70 personnes se seraient noyées lors de cette tragédie.
Le 20 juin, les garde-côtes libyens ont mené une opération de sauvetage au large de Garabulli, à 64 kilomètres à l’est de Tripoli. Les réfugiés et les migrants ont été débarqués à Tajoura. Les rescapés ont expliqué que plus de 50 personnes voyageant à leur côté avaient perdu la vie.
Le HCR est consterné par le nombre toujours plus important de réfugiés et de migrants qui perdent la vie en mer et appelle à une action internationale urgente pour accentuer les efforts de sauvetage en mer, de la part de tous les acteurs concernés, notamment les ONG et les navires commerciaux, et ce, dans toute la région méditerranéenne.
Dans le même temps, l’accès à la protection internationale dans les pays de premier asile doit être garanti, de même que des voies alternatives pour les réfugiés qui se trouvent en Libye et qui essaient de traverser la mer en quête de protection et de sécurité. Toutes ces étapes sont cruciales pour faire en sorte que plus personne ne perde à nouveau la vie en mer. (...)
« Ces décès tragiques nous rappellent que les guerres et la pauvreté continuent de pousser des gens à entamer ce périlleux voyage qui leur coûte leurs économies, leur dignité et, en fin de compte, leur vie », a déclaré Filippo Grandi.
« Face au nombre sans précédent de personnes qui fuient leur foyer, il n’a jamais été aussi urgent de lutter contre les causes profondes de cette situation, d’améliorer les conditions de vie en Libye et dans d’autres pays le long de la route, de fournir des alternatives sûres, et de toujours sauver les personnes en mer ».
Ces tout derniers drames ont encore augmenté le nombre de décès sur la route de la Méditerranée centrale qui s’élève déjà à plus de 1 000 personnes en 2018. (...)