
Je suis enseignant-chercheur et je publie donc un certain nombre d’articles dans différentes revues professionnelles et scientifiques.
Avec d’autres, je milite pour que les résultats de la recherche publique (c’est-à-dire mes articles) soient immédiatement disponibles pour tout le monde. Et pour ce faire je dépose mes articles – tous mes article –, dans des bases de données que l’on appelle des archives ouvertes et qui permettent à tout un chacun de consulter gratuitement le texte intégral de tous mes articles.
Je fais partie de ceux qui se battent bec et ongles pour parvenir à faire ajouter à leur(s) contrat(s) d’édition une clause permettant de déposer une version numérique dans des sites d’archives ouvertes, sans aucun délai d’embargo
Comme la diffusion du savoir et des connaissances issues de la recherche publique me tient particulièrement à cœur, je pousse même le vice jusqu’à ajouter dans certains de mes articles, une licence « creative commons » qui indique que l’article peut être rediffusé, réutilisé, republié – à condition qu’il le soit gratuitement. (...)
Si je te raconte tout ça, c’est parce qu’au vu de ce qui précède, il ne viendrait à l’idée de personne qu’un organisme comme l’Inist, fleuron de l’Information scientifique et technique (IST) dans l’hexagone et au-delà, mette en place un outil (Refdoc) qui au mépris de toutes les règles en vigueur et à rebours de la volonté des auteurs (et d’un nombre de plus en plus important d’éditeurs).
Il ne viendrait à l’idée de personne disais-je, que l’Inist vende, oui je dis bien VENDE à des prix exorbitants des copies (ou des photocopies) de documents scientifiques par ailleurs – et ailleurs – totalement libres et gratuits.
C’est pourtant ce que fait depuis déjà très très très très longtemps (2009) le service Refdoc de l’Inist. Et franchement c’est juste insupportable moralement, pathétique scientifiquement, et révoltant juridiquement. (...)