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"Chemise arrachée" à Air France : le licenciement d’un délégué CGT refusé
Article mis en ligne le 21 janvier 2016

L’affaire de la "chemise arrachée" début octobre à Air France a connu jeudi un nouvel épisode avec le refus par l’inspection du travail de valider le licenciement du délégué du personnel (CGT) accusé de violence sur deux vigiles et le DRH, Xavier Broseta.

Le salarié d’Air France Industries (maintenance), mis à pied à titre conservatoire depuis le 16 octobre sans solde, reste sous le coup d’une procédure de licenciement pour faute lourde. Mais il s’agit d’un accroc pour la direction, contrainte de lever la sanction disciplinaire.

(...) Dans sa décision, dont l’AFP a obtenu copie jeudi, l’inspectrice du travail indique que les "faits invoqués pris dans leur ensemble ne permettent pas d’établir l’existence d’une faute lourde commise par le salarié, caractérisant son intention de nuire" à la compagnie.

La direction avait soulevé trois griefs : l’agression physique du DRH, de deux vigiles et le "retentissement médiatique extrêmement important, affectant l’image et la réputation d’Air France en France et à l’étranger". (...)

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, dispose de 4 mois pour se prononcer. En annulant la décision de l’inspection du travail, elle validerait le licenciement.

 ’Bousculade généralisée’ -

L’inspectrice du travail rejette point par point les accusations de la direction, les jugeant infondées ou pas assez étayées.

Air France soupçonne le représentant du personnel d’avoir "poussé et bousculé un salarié" en direction de M. Broseta ? Dans la "bousculade généralisée", "il est impossible de déterminer avec certitude" s’il "bouscule des salariés volontairement, ou s’il est lui-même chahuté".

La victime elle-même "a admis ne pas être en mesure de reconnaître" le délégué "comme étant l’auteur des faits reprochés", poursuit l’inspectrice.

La direction reproche également au salarié d’avoir "agressé un des vigiles en le poussant violemment, entraînant sa chute brutale, ainsi que celle de Monsieur Broseta et de l’autre vigile". (...)

En faisant appel à des vigiles extérieurs, "l’employeur a contribué à instaurer un climat de défiance propice à la confrontation", selon elle.

La CGT a annoncé à l’AFP son intention d’assigner en justice la compagnie sur ce motif. Selon le syndicat, son délégué a également porté plainte pour la même raison, en début de semaine, contre un des vigiles.

Elle a aussi demandé que "les quatre autres soient de fait réintégrés" car l’inspection du travail "confirme qu’ils ont été pris pour l’exemple", a commenté M. Kemoune. (...)