
Mesdames, Messieurs les élu-e-s de la majorité municipale,
Nous, personnels éducatifs et parents d’élèves du collège Pierre de Geyter à Saint-Denis, avons appris avec stupéfaction votre refus de prendre en charge Mme M., mère isolée de nationalité comorienne et ses 3 enfants en situation d’errance depuis plusieurs jours, alors qu’un engagement avait été pris par l’élue en charge des solidarités lors d’une audience le vendredi 30 septembre en mairie devant une vingtaine d’enseignants, de parents d’élèves et de camarades de classe.
Il ne suffit pas de se targuer de représenter une « ville-monde et solidaire », ce qu’on peut attendre avant tout d’un-e élu-e, c’est une cohérence entre ses paroles et ses actes et une once d’humanité eu égard à la souffrance vécue par cette famille monoparentale.
L’histoire de Mme M. et ses 3 enfants ne peut laisser personne indifférent et justifie une prise en charge rapide.
De nationalité comorienne, Madame a vécu à Mayotte durant plusieurs années. Le père de ses enfants est mahorais et l’a abandonnée à la naissance de leur 3ème enfant aujourd’hui âgé de 4 ans.
Sur l’Ile, Madame et ses enfants vivaient dans une extrême précarité, confrontés aux violences des proches du père des enfants et à la xénophobie croissante des Mahorais à l’égard des immigrés comoriens avec ou sans-papiers. Madame est en situation régulière et ses enfants sont français. A partir de janvier 2016, la situation devient très alarmante sur l’Ile et une chasse à l’homme est livrée contre les Comoriens jetés à la rue, leurs maisons brûlées.
C’est dans ce climat de haine inouïe que Madame décide d’utiliser toutes ses économies pour quitter l’Ile en mars 2016 et arrive à Saint-Denis où elle sera logée chez une amie pendant 5 mois avec ses enfants. (...)
L’équipe éducative et les parents du collège Pierre De Geyter de Saint-Denis, mobilisés autour de la famille, se sont substitués à la mairie qui par son raisonnement kafkaïen tente de justifier l’injustifiable, aux pouvoirs publics jusque-là inertes, pour assurer hébergement et protection à cette femme et ses trois enfants depuis vendredi soir ici, à Saint-Denis.
Nous demandons aux élu-e-s de la majorité de mettre fin à cette situation ubuesque en enclenchant le dispositif CCAS, en scolarisant l’enfant âgé de 4 ans et en trouvant une solution d’hébergement ou de relogement pérenne à Saint-Denis en lien avec les pouvoirs publics compétents.
Les personnels éducatifs et parents d’élèves du collège Pierre de Geyter