
Des articles de presse relatant l’événement qui semblent des copiés-collés de ceux l’annonçant. Des médias de toute façon strictement encadrés. Visite du ministre de l’intérieur et de la ministre de l’environnement à Grande-Synthe, près de Dunkerque, à propos de son camp de réfugiés.
Donc comme il était annoncé, l’État va financer le fonctionnement du camp de Grande-Synthe. En contre-partie, il désigne comme gestionnaire une association présidée par l’ancien maire socialiste de Dunkerque, et annonce une présence policière accrue. Il annonce aussi la scolarisation des enfants, mais ne dit rien en terme d’intégration des enfants non francophones dans les établissements, de postes d’enseignants, de ramassage scolaire (...)
La perspective annoncée est de fermer ce camp dont l’État n’a pas réussi à empêcher l’ouverture.
Au même instant, la mairie de Paris annonce qu’elle va ouvrir des camps de réfugiés à Paris. (...)
La contradiction n’est qu’apparente. Dans les deux cas il s’agit de nier le caractère durable de la question et des solutions à apporter. Les autorités font depuis vingt ans comme si « ça » allait s’arrêter. Et comme elles n’apportent pas de solutions adaptées, elles dispersent les personnes. L’évacuation des campements parisiens se soldait par la dispersion de leurs habitant-e-s dans des hébergements un peu partout en Île-de-France et au-delà dans toute la France (voir ici, ici, ici, ici et là). Dans la plus grande improvisation, des « centres de répit » (voir ici, ici, ici et là) ont été ouverts dans toute la France pour disperser les exilé-e-s du bidonville et du camp de containers de Calais (voir ici et là), et du bidonville puis du camp de réfugié-e-s de Grande-Synthe. Les deux dispositifs sont en train d’être fusionnés – ce qui ne veut pas dire que ça fonctionnera mieux. (...)