2008 : "dialogue" avec la mairie, financement progressif de travaux grace a une caisse de solidarite,
dans ce qui etait une ancienne usine. Successivement, les sans-papiers
vont prendre en charge l’arrivee d’eau, payee a Veolia, l’achat et la
mise en place des WC, douches, reglees a Point P, Leroy-Merlin, etc.
Pendant 3 ans, la mairie laisse tranquillement les resident-e-s du squat renover les 4 corps
de batiment, depenser plusieurs milliers d’euros d’equipement dans les
magasins de bricolage et de sanitaires de Montreuil, ceci jusqu’a la
semaine derniere.
Les choses vont se precipiter soudainement : le 23
juillet, 2 agents immobiliers de la societe I
d’une quinzaine de nervis envahissant le squat de la rue des Caillots
(ancienne maison abandonnee des annees durant et renovee depuis 4 ans par ses occupant-e-s), cassent
portes et
fenetres a coups de barres de fer et menacent de revenir avec des
"violeurs" et des "tueurs"...
Les habitant-e-s alentour vont faire preuve d’une belle
solidarite en faisant venir du monde sur place. Les SP de la rue des
Sorins vont apporter leur appui en nombre lors a cette agression. Face
a cette attaque mafieuse d’I
presente sur place, va laisser aux assaillants tout le temps necessaire
pour demolir la maison. Leur seule action consistera a essayer de
contenir l’arrivee des soutiens. Mais faut-il vraiment s’en etonner ? Le
porte-parole de ce squat decrira a juste titre les classes populaires
releguees, puis jetees a la rue, comme c’est massivement le cas cet ete.
Une semaine plus tard, jour pour jour, le 30 juillet,
50 cars de CRS sont deployes pour l’expulsion de l’ancienne usine de la
rue des Sorins et ses 300 occupant-e-s, qui se retrouvent ainsi a la
rue. Coup double : le lieu est desormais disponible pour les promoteurs
et un coup tres dur est porte a la solidarite qui s’etait organisee
entre squats. Lorsque le delegue du CSP raconte l’expulsion, il est
oblige de s’interrompre, gorge nouee, larmes aux yeux : 3 ans de vie
commune et de projets detruits dans le mepris des forces de repression.
(...) Montreuil va bientot avoir un visage avenant :
eco-quartiers, rues renovees, nouveaux immeubles. Comment ne pas se
rejouir d’une telle transformation, donnant ses lettres de noblesse a
une banlieue enfin debarrassee
des pauvres qui entachaient le paysage : roms, sans-papiers,
occupant-e-s des squats, petit-e-s proprietaires ne parvenant plus a
entretenir leur habitation.
Vous voulez savoir a quoi va ressembler le capitalisme
vert : Madame Voynet vous accueille tout pres de Paris, a seulement 3
stations de metro de la porte de Montreuil.(...)