
Le bio se multiplie dans les cantines scolaires. Mais en raison d’une production agricole trop faible, jusqu’à 60% des produits bio consommés sont importés de l’étranger. Une aberration pour le premier pays agricole européen. Mais pas surprenante au regard du désengagement persistant de l’État envers l’agriculture biologique. Les cantines bio connaîtront-elles bientôt la pénurie ? Des solutions pourtant existent
(...) Les problèmes de surcoût souvent imputés aux produits bios sont contournés par diverses stratégies des élus et gestionnaires en charge de l’organisation des repas. Ainsi, à l’Île-Saint-Denis, une commune au nord-est de Paris, 21% de bio garnissent les assiettes des cantines scolaires, avec un budget constant depuis 2001. Utilisation de produits de saison (jusqu’à trois fois moins chers), travail avec un fournisseur spécialisé en bio, réflexion sur la composition des repas sont les principales mesures utilisées par la commune.(...)
« Ce qui est compliqué, c’est d’introduire des produits locaux. Or la proximité, fortement recommandée, est une exigence pour beaucoup d’élus. Avec des juristes nous avons répertorié une série d’outils qui permettent de travailler sur les circuits courts tout en respectant le Code des marchés publics. » (...)
La véritable entrave à l’augmentation de la part bio dans les assiettes des petits Français semble bien être l’incapacité des filières de l’agriculture bio de répondre à la demande. C’est que notre joli pays est historiquement la terre de l’agriculture productiviste. (...)