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Canaries : tensions autour de l’hébergement des migrants dans des hôtels
Article mis en ligne le 27 novembre 2020

La maire de la ville Mogan, dans l’archipel des Canaries, a exigé que le gouvernement espagnol prenne en charge dans d’autres lieux les milliers de migrants hébergés actuellement dans une dizaine d’hôtels de sa commune, alors que le secteur touristique est déjà en plein marasme.

Dans les îles Canaries, l’afflux de migrants prend une dimension de plus en plus polémique. Jeudi 26 novembre, Onalia Bueno, la maire de Mogan, l’une des communes de l’île de Grande Canarie les plus touchées par l’arrivée de migrants, a exhorté le gouvernement espagnol à agir.

Sa revendication : que Madrid trouve d’autres hébergements d’ici la fin de l’année pour les 3 471 migrants actuellement logés dans dix hôtels des environs. Au total, environ 5 000 exilés sont hébergés dans des complexes touristiques. “La solidarité dont fait preuve Mogan a une date d’expiration fixée au 31 décembre", a affirmé Onalia Bueno, estimant que l’Espagne continentale devait aider à gérer ces personnes. “Nous ne pouvons pas continuer à accepter que Grande Canarie devienne une prison, un Lampedusa ou un Lesbos à cause de l’inaction de ce gouvernement et de son manque de coordination." (...)

Pour Onalia Bueno, il en va de la réputation touristique de l’île, où l’automne représente la saison la plus attractive. (...)

Les hôtels, une solution de transition adéquate

Devant cet afflux, les autorités espagnoles, à court d’hébergement sur cet archipel et peu enclines à transférer les migrants sur le territoire métropolitain, ont installé des campements temporaires - qui devraient à terme pouvoir accueillir jusqu’à 7 000 personnes - mais ont surtout eu recours au secteur hôtelier.

En raison de la pandémie de coronavirus, les hôtels sont durement touchés par un manque de clients : selon des chiffres officiels, le nombre de nuitées dans l’archipel a chuté de 86,7% en octobre sur un an, à 1,1 million. Ces établissements sont donc, en grande partie, laissés vacants, faute de touristes. (...)

Les hôtels, une solution de transition adéquate

Devant cet afflux, les autorités espagnoles, à court d’hébergement sur cet archipel et peu enclines à transférer les migrants sur le territoire métropolitain, ont installé des campements temporaires - qui devraient à terme pouvoir accueillir jusqu’à 7 000 personnes - mais ont surtout eu recours au secteur hôtelier.

En raison de la pandémie de coronavirus, les hôtels sont durement touchés par un manque de clients : selon des chiffres officiels, le nombre de nuitées dans l’archipel a chuté de 86,7% en octobre sur un an, à 1,1 million. Ces établissements sont donc, en grande partie, laissés vacants, faute de touristes. (...)

"Nous ne sommes pas contre l’immigration mais il faut des sites spécifiques. Si une personne dépense ses économies pour venir, elle ne veut pas partager son hôtel avec un migrant", dénonce pour sa part Carmelo Suárez, loueur de voitures.

Pour remédier à la situation, Onalia Bueno a, elle, menacé de mettre des amendes aux hôtels qui continueraient à louer des chambres au gouvernement l’année prochaine. Ces amendes pourraient s’élever jusqu’à 300 000 euros.

Faute d’hébergement, des milliers de migrants ont été contraints ces dernières semaines de dormir dehors au port d’Arguineguin "dans des conditions inhumaines", selon la maire de Mogan. (...)