
L’adolescent se serait pendu avec un fil de téléphone ce vendredi. Le parquet de Cambrai (Nord) a ouvert une enquête sur les causes de la mort. Selon nos informations, éducateurs et syndicats avaient déjà signalé de nombreux dysfonctionnements au sein de cet établissement.
Le drame aurait-il pu être évité ? Ce vendredi matin, un adolescent de 16 ans s’est suicidé dans le centre éducatif fermé de Cambrai (Nord), où il était placé. (...)
Le parquet de Cambrai a ouvert une enquête sur les causes de la mort du jeune homme. Selon nos informations, éducateurs et syndicats avaient déjà énuméré de graves dysfonctionnements au sein de cet établissement, qui dépend de la protection judiciaire de la jeunesse du Nord, une direction rattachée au ministère de la Justice. (...)
Dans un courrier datant de fin 2021, que nous avons pu consulter, les éducateurs rédigent une lettre de trois pages aux syndicats pour raconter « les nombreux dysfonctionnements institutionnels », et les alerter sur « l’urgence de la situation ». Au sujet de leurs conditions de travail, ils affirment : « Nous ne sommes actuellement pas en mesure de protéger les mineurs qui se font agresser et harceler en permanence par une partie du collectif. »
Les éducateurs sont eux-mêmes pris à partie « soit par des tags, soit par du harcèlement, des insultes, menaces, provocations. » Ils notent « un grand sentiment d’insécurité et d’abandon » au sein de l’équipe. Le manque de personnel entraîne par ailleurs une désorganisation des emplois du temps, des activités et « une prise en charge de qualité impossible ».
Plusieurs défaillances dans la sécurité de l’établissement
Concernant l’état et la sécurité de l’établissement, les éducateurs pointent plusieurs défaillances (...)
Par le passé, un tract de Force Ouvrière diffusé en 2017 déplorait un trinôme de direction « aux capacités managériales limitées », des conditions de travail « déplorables » dans une structure « pas sécurisée » et une « banalisation » des agressions envers les éducateurs. « Au-delà de la vétusté des locaux, des moyens limités et des situations RH chaotiques, le dispositif hébergement traverse une crise sans précédent », s’alarme le syndicat de la Protection Judiciaire de la Jeunesse.
Contactée par courriel, la direction territoriale de la protection judiciaire de la jeunesse du Nord n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations. Le syndicat FO demande une enquête de l’inspection judiciaire. (...)
Selon nos informations, la victime a été placée dans ce centre par le parquet de Béthune dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour des faits graves. (...)