
A la veille de la venue d’Emmanuel Macron à Calais, la tension monte dans le milieu associatif. Dépôt de plainte et refus d’assister à la réunion de demain montrent l’exaspération des humanitaires.
les biens appartenant aux quelques centaines de migrants qui errent dans le Calaisis et tentent de franchir la frontière, sont confisqués et détruits. Le Secours catholique et L’Auberge des migrants sont les premiers à se lancer dans la démarche. Devraient suivre toute une série d’autres associations, de Help Refugees à Women Center en passant par Utopia 56 ou Care for Calais.
Pour pouvoir porter plainte, un collectif d’associations avait « tatoué » 700 sacs de couchage et autant de bâches aux logos de leurs associations. Ce matériel a été distribué le 6 décembre à des exilés, avec signature d’un contrat de prêt. « Nous avons fait signer 120 contrats de prêts », raconte un des participants à l’opération. Cette formule permet de faire valoir que le matériel appartient toujours aux associations et de dénoncer une pratique qu’ils estiment quotidienne.
Bâches et sacs de couchage sont des éléments essentiels de la survie dans cette zone au vent glacial et humide. Mais depuis la distribution, les témoignages de confiscation de ces matériaux affluent. Ces objets finissent en général à la déchetterie et sont détruits. Ce qui exaspère les associations, qui disposent d’un large stock mais refusent de cautionner ce gâchis. (...)
Le 5 décembre 2017, Le Monde avait été témoin du réveil d’un groupe de migrants par la police, dans la ville de Calais. Matelas, couvertures et effets personnels avaient été mis à la benne. Les migrants, eux, étant pour certains consignés sur place sous un pont de la ville pendant que leurs biens étaient chargés dans un camion benne par des agents municipaux.
« Par respect pour les migrants, bien évidemment, mais aussi pour nos donateurs, nous ne pouvons laisser passer ces confiscations sans déposer plainte », observe Vincent de Coninck, du Secours catholique.
Deux des associations importantes sur le terrain à Calais refusent d’être présentes mardi soir à la réunion à laquelle les convie le chef de l’Etat. Il s’agit d’Utopia 56 et de L’Auberge des Migrants. Toutes deux sont des piliers de la gestion locale des 500 à 600 exilés présents sur place.
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