
Depuis une dizaine de jours, les pouvoirs publics ont mis au point une nouvelle tactique pour préparer l’expulsion du squat d’exilés de la rue
Mouron : celle des fuites intentionnelles, venant tant de la mairie que de la préfecture.
On en connait presque les détails et les possibilités de relogement qui seront proposées à une minorité des habitants.
Cette manière qui se veut conviviale ne remplace pas le dialogue, la concertation prévue par la circulaire du 26 août 2012. Mais on glisse
quelques informations, de manière officieuse.
Par contre, cette tactique a un avantage indéniable pour les autorités : les associations informent les exilés, qui commencent à partir
d’eux-même avant l’expulsion. Autant de travail en moins, et aussi une manière de manipuler les chiffres en gonflant artificiellement la
proportion de personnes relogées.
Cette manière de faire a aussi un effet bénéfique sur le business du passage : les exilés veulent passer à tout pris, ce qui permet une
augmentation des tarifs. Le revers de la médaille est pour ceux qui prennent plus de risques en essayant de passer : deux accidents graves
ont été évités de justesse la semaine dernière, dans un camion citerne et dans un camion frigorifique.
Les fuites parlent aussi d’une série d’expulsions, dont le squat de la rue Mouron ne serait que la première étape ) la chasse à l’homme au menu
de la rentrée ?