Vous avez sûrement entendu parler du burn-out, syndrome d’épuisement physique et psychique lié à une surcharge de travail intense ; Mais connaissez-vous le brown-out ? Cette expression anglaise signifie littéralement « baisse de courant » psychique. Maladie dite de l’absurde, cette baisse de régime est liée à la quête de sens dans son travail par rapport à soi, mais aussi à la culture de l’organisation là où vous travaillez. Le brown-out survient quand vous vous posez tous les jours la question « mais ça n’a pas de sens » ainsi que « qu’est-ce que je fais là, (dans cette galère) ? »
Un exemple significatif nous est donnée par Aude. Elle a été chargée six mois durant de l’accès au droit et de la protection des personnes à la DDCS du Pas-de-Calais. Chargée de faire l’interface entre administration et les associations qui gèrent l’hébergement des migrants, elle s’est vite rendu compte de l’incohérence de son travail.
Entre le marteau et l’enclume.
le journal Nord Littoral qui nous révèle ce témoignage explique qu’Aude a des idées généreuses et une volonté de faire évoluer les situations. Mais elle constate rapidement que la réalité derrière les termes de « mise à l’abri », et « redirection vers les dispositifs adaptés » recouvrent une réalité faite d’absurdité et de vision à très court terme. En décembre dernier devant une assemblée de migrants et de travailleurs sociaux, elle se rend compte que le discours qui lui est imposé ne tient pas : « Je me suis vue leur dire bienvenu, tourner autour du pot, avant de dire que le centre devait fermer et que s’ils le quittaient, ils ne pouvaient pas revenir… » Bref elle se retrouve à agir et porter un message qui va à l’encontre de ses valeurs. « Penser qu’on peut changer le système de l’intérieur est une illusion. Le système va vous bouffer, il vous oblige à faire des choses… » conclut-elle dans son témoignage. Pour elle une seule solution : partir.
Le brown-out concerne beaucoup les travailleurs sociaux.
Lorsqu’ils sont désabusés, lorsqu’ils pensent que leur travail ne sert pas à grand-chose et surtout lorsque leur encadrement leur demande de poser des actes auxquels ils n’adhèrent pas. Dans toutes ces situations, les travailleurs sociaux sont exposés au » Brown-Out ». Le malaise apparait aussi par exemple quand il est demandé de renseigner des logiciels dont ils n’ont que faire ou qui ne leur apporte rien dans l’aide à la personne. La perte de sens pour des professionnels qui en ont besoin peut vite devenir insupportable.
Il y a celles et ceux qui se résignent. D’autres qui résistent par exemple en utilisant l’humour et la dérision. L’engagement syndical et associatif permet aussi de tenter de renouer avec la question du sens, mais cela ne résout pas toujours la difficulté ni le malaise. Faut-il continuer ? Selon l’adage « on sait ce que l’on perd mais on ne sait pas ce que l’on gagne », nombreux sont celles et ceux qui restent dans leur emploi quitte à en souffrir en silence. Et fort heureusement, il reste la ruse.
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Comment lutter contre un « Brown Out »
Il n’y a pas de réponse miracle car comme aurait pu le dire Henri Laborit, face à un problème, l’humain n’a que trois solution pour le résoudre : l’ignorer, lutter ou le fuir. Tout cela est très bien expliqué dans un ouvrage remarquable intitulé « l’éloge de la fuite«
Une autre réponse plus prosaïque consistera trouver des réponses aux 10 symptômes évoqués précédemment ce qui nous donne par exemple (...)