
C’est la première fois que l’Etat est attaqué devant la justice à Briançon. Mardi 16 novembre, en fin de journée, l’association Tous migrants, qui intervient dans les Hautes-Alpes à la frontière franco-italienne, a saisi le tribunal administratif de Marseille selon la procédure urgente du référé-liberté, dans le but de contraindre les pouvoirs publics à mettre en œuvre un accueil et un hébergement d’urgence des personnes migrantes arrivées sur le territoire.
Depuis l’été 2017, pour éviter les contrôles de police dans les Alpes-Maritimes, une route migratoire périlleuse s’est dessinée à travers les cols enneigés des Alpes, depuis l’Italie. Les migrants transitent en général quelques jours à Briançon avant de prendre un autocar ou un train pour poursuivre leur exil à destination de l’ouest de l’Europe.
Depuis le 24 octobre, le refuge associatif Les terrasses solidaires, qui leur offrait un gîte, a fermé ses portes, confronté à des arrivées qui surpassent ses capacités d’accueil, plafonnées à 80 personnes. La nuit avant sa fermeture, 230 personnes se trouvaient sur place
Depuis, un nombre fluctuant de migrants transite chaque jour par la ville de Briançon, « entre dix et trente » jauge Philippe Wyon, de l’association Refuges solidaires, qui met ce nombre plutôt faible sur le compte du renforcement des contrôles policiers au col de Montgenèvre.
La majorité sont originaires d’Afghanistan et, parmi eux, se trouvent souvent des familles. « Ils ne souhaitent pas rester mais poursuivre leur route pour demander l’asile en Allemagne ou en Grande-Bretagne », souligne Max Duez, de Refuges solidaires. (...)