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Sud-Ouest
Bordeaux : le squat de jeunes du collectif Kabako prolongé jusqu’au 31 mars
Article mis en ligne le 22 janvier 2021

Installé dans un immeuble appartenant au Conseil départemental, rue Camille Godard, ce squat devait initialement être évacué le 15 janvier. Les jeunes viennent d’obtenir un sursis

Le Conseil départemental a annoncé, en début de semaine, qu’il accepte de " prendre en charge " à titre exceptionnel les jeunes installés dans le squat du collectif Kabako, rue Camille-Godard. Un squat établi dans un immeuble appartenant au Conseil départemental, et jugé en mauvais état.

La collectivité explique dans un communiqué que :

" Le collectif Kabako rassemble depuis juillet 2020 les jeunes reconnus majeurs par le SAEMNA (Service d’accueil et d’évaluation des mineurs non accompagnés en Gironde). Compte tenu des conditions sanitaires liées au Covid-19, le Département de la Gironde a accepté, exceptionnellement, de prendre en charge des jeunes, malgré leur majorité, qui impliquerait normalement une prise en charge par l’État, comme pour toute personne majeure qui se retrouve sans domicile. " (...)

La fin de cette prise en charge était programmée pour le 15 janvier, mais au regard du froid qui sévit actuellement, Jean-Luc Gleyze, président du Département de la Gironde, a décidé de prolonger la prise en charge de ces jeunes adultes dans nos structures jusqu’au 31 mars prochain.
La responsabilité de l’Etat

Le Conseil départemental ajoute que :

" cette dérogation, à titre humanitaire, ne pourra excéder le 31 mars prochain car ces jeunes majeurs sont positionnés sur des places normalement dévolues à la protection de l’enfance, pour accueillir des jeunes qui sont mineurs. Le Département a réitéré son invitation au Kabako à se tourner vers les services de l’État pour préparer la sortie de ces jeunes majeurs et renouvelé l’invitation faite régulièrement à les orienter vers une évaluation sociale de leur situation auprès des services du département voire, s’ils le souhaitent, une nouvelle évaluation de leur minorité ".

De son côté, le collectif Kabako engage à poursuivre la mobilisation " pour qu’une solution pérenne soit mise en place pour tous les mineurs en recours ". Mais il livre aussi une analyse différente de celle du Département. "Les habitants du Kabako n’étaient pas expulsables au 15 janvier et le Département ne leur a pas gracieusement offert un sursis jusqu’au 31 mars", explique-t-il. Le collectif avait sollicité le Conseil départemental concernant 35 jeunes qui allaient se trouver à la rue le 15 janvier, du fait qu’ils n’étaient pas reconnus mineurs et sortaient donc du champ d’action du Département (qui ne s’occupe que de l’aide sociale à l’enfance). Ces jeunes, qui n’ont finalement pas été mis à la rue, "n’ont jamais été habitants du Kabako". (...)

"Cette décision de mise à la rue, puis la marche arrière du Département sont à distinguer de la procédure d’expulsion concernant le bâtiment situé au 63 rue Camille-Godard, poursuit Kabako. Ce bâtiment est occupé, pour rappel, depuis le 25 juin 2020 afin d’héberger les mineurs en recours auprès du juge des enfants, que le Département refuse d’héberger les considérant comme majeurs et que la préfecture refuse de mettre à l’abri les considérant comme mineurs…" Le Conseil départemental avait engagé une procédure en justice pour les faire expulser, que l’avocat de Kabako tente de faire annuler. La décision sera rendue le 5 février et en attendant, le tribunal a accordé un sursis aux squatters. Ils ne sont donc pas expulsables dans l’immédiat. (...)