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Blanche Gardin envoie une lettre à Emmanuel Macron (et ça pique)
Article mis en ligne le 5 mars 2022

L’humoriste Blanche Gardin a refusé d’être nommée à l’ordre des Arts et des Lettres, adressant une lettre au vitriol au président Emmanuel Macron. En cause : la politique du gouvernement en matière de logement des SDF.

"Monsieur le Président,

Je suis flattée. Merci. Mais je ne pourrai accepter une récompense que sous un gouvernement qui tient ses promesses et qui met tout en oeuvre pour sortir les personnes sans domicile de la rue", écrit la comédienne.

Blanche Gardin énumère les reculs du président qui promettait pourtant en juillet 2017, juste après son élection, "de loger tout le monde dignement", rappelant à Emmanuel Macron sa formule : "Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des hommes et des femmes dans la rue, dans les bois ou perdus."

L’occasion pour elle de souligner les "mesures qui allaient provoquer l’effet inverse".

"Vous avez baissé durement les APL qui aident les plus pauvres à se loger, vous avez réduit les budgets des centres d’hébergement d’insertion pour les sans domicile, vous avez coupé une part importante des moyens dédiés à la construction de logements sociaux, coupé drastiquement dans les emplois aidés, supprimé l’ISF, ce qui a eu, entre autres conséquences, de faire chuter les dons aux associations qui luttent en faveur des plus démunis.

Vous n’avez pris aucune mesure ambitieuse qui permettrait d’encadrer les loyers dans toutes les villes ou le coût du logement étouffe le budget des plus fragiles.. A une période où notre pays bat des records d’expulsions parce que les familles n’arrivent plus à payer leurs loyers. Et la liste serait encore longue...", pointe Blanche Gardin.
"Il y aurait quelque chose d’illogique d’accepter votre proposition"

La comédienne engagée rappelle qu’elle a reversé les bénéfices de la dernière représentation de son spectacle, Bonne Nuit Blanche, qui s’est joué ce dimanche (31 mars) au Zénith de Paris à la Fondation Abbé-Pierre et à l’association les Enfants du Canal.

"Vous comprendrez qu’il y aurait quelque chose d’illogique d’accepter votre proposition. Merci quand même", assène-t-elle dans cette missive 2.0 sous forme d’uppercut. (...)

Face à ces critiques, le gouvernement a tenté de riposter par la voix de Julien Denormandie, le ministre du Logement, qui a posté un billet doux sur Twitter : (...)

la lettre intégrale (source facebook)

Monsieur le Président,

Je suis flattée. Merci. Mais je ne pourrai accepter une récompense que sous un gouvernement qui tient ses promesses et qui met tout en œuvre pour sortir les personnes sans domicile de la rue.
En Juillet 2017, vous avez déclaré « La première bataille c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des hommes et des femmes dans la rue, dans les bois ou perdus ». Et, vous avez annoncé le lancement d’une politique du « logement d’abord », qui a laissé planer l’espoir d’une plus grande attention portée aux personnes mal-logées.

Mais simultanément vous avez baissé durement les APL qui aident les plus pauvres à se loger, vous avez réduit les budgets des centres d’hébergement d’insertion pour les sans domicile, vous avez coupé une part importante des moyens dédiés à la construction de logements sociaux, coupé drastiquement dans les emplois aidés, supprimé l’ISF, ce qui a eu, entre autres conséquences, de faire chuter les dons aux associations qui luttent en faveur des plus démunis. Vous n’avez pris aucune mesure ambitieuse qui permettrait d’encadrer les loyers dans toutes les villes ou le coût du logement étouffe le budget des plus fragiles.. A une période où notre pays bat des records d’expulsions parce que les familles n’arrivent plus à payer leurs loyers. Et la liste serait encore longue…

Où comptiez vous les mettre, ces gens que vous ne vouliez plus voir dans la rue Monsieur le président, alors que vous preniez toutes ces mesures qui allaient provoquer l’effet inverse ? Il y en a de plus en plus tous les jours, des femmes, des hommes, et des enfants qui vivent, dorment et meurent dans les rues de France. Mais peut-être votre absence de vision vous a aussi ôté la vue.
Les solutions existent. Vous le savez.
Il ne vous a peut-être pas échappé que j’ai donné une représentation de mon spectacle « Bonne nuit Blanche » au Zenith de Paris le 31 mars dernier. Les bénéfices de cette soirée ont été reversés à la fondation Abbé Pierre et à l’association Les enfants du Canal.
Vous comprendrez qu’il y aurait quelque chose d’illogique d’accepter votre proposition.
Merci quand même.