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Bienvenue dans l’éducation nationale : mon premier jour devant la classe
Par Léo Boniface (15 février 2012)
Article mis en ligne le 18 février 2012
dernière modification le 15 février 2012

Un jeune enseignant, embauché dans le privé en tant que remplaçant, raconte son premier jour de classe et la découverte du métier. Sur fond de précarisation de l’éducation.

(...) Après plusieurs mois de bons et loyaux services, certains bénéficient de postes fixes, parfois à l’année. Pour d’autres, les missions sont courtes. Un jour par-ci, une semaine par-là : les remplaçants pallient les arrêts maladie, les stages, les formations des enseignants titulaires. Contrairement à l’enseignement public, il n’existe pas d’instituteurs remplaçants dans le privé. Alors il faut compter sur une main-d’œuvre flexible, souvent précaire, idéale pour faire face aux carences de l’Éducation nationale à un moindre coût. Le salaire net d’un instituteur remplaçant à temps plein, dans l’enseignement privé, est légèrement supérieur à 1 000 euros.

Face à la rareté de professeurs remplaçants, certains chefs d’établissement n’ont pas attendu l’autorisation de leur ministre de tutelle pour poster des annonces de recrutement sur le site du Pôle emploi. En mai 2011, Luc Chatel a avalisé cette situation.

Proposer des multiplications et demander à Pierre d’arrêter de parler. Répondre à Théo qui demande s’il peut aller aux toilettes, y envoyer Eliott, qui a explosé sa cartouche d’encre dans ses mains, tout en essayant d’expliquer l’exercice de français à Candice, qui, depuis une heure, n’a rien fait. Lire une histoire à l’ensemble de la classe et reprendre Thomas, qui est en train de se traîner sur le sol de la bibliothèque. Fournir du travail supplémentaire à ceux qui sont rapides tout en aidant Léa, qui semble ne rien comprendre.

Tout faire en même temps, avec une classe qui teste votre résistance, vous compare à celle que vous remplacez. (...)

Au bout de cette première journée, je suis épuisé. Et des défis s’esquissent. Comment capter l’attention d’enfants habitués à zapper ? Comment réaliser un programme aussi chargé avec une classe dont la moitié des élèves semblent être en difficulté ? Comment s’occuper de Lucas, un enfant dyslexique, d’Émilie, une élève hyperactive, et de Pauline, une fille hypertimide, tout en gérant les 23 autres ?

Autant de défis qui formeront mon quotidien, pendant les six mois prochains. Bienvenue dans le monde de l’enseignement !
(...)

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