
Plus de 400 étrangers en situation irrégulière observent une grève de la faim depuis fin mai à Bruxelles pour obtenir un droit au séjour en Belgique. Mais le secrétaire d’État à la Migration se montre toujours inflexible et affirme qu’il "n’y aura pas de régularisation massive".
Pour la plupart Marocains ou Algériens, ces étrangers ne sont pas admissibles à l’asile, car issus de pays jugés "sûrs". Ils sont considérés comme des migrants économiques et le secrétaire d’État à la Migration, Sammy Mahdi, a exclu toute régularisation massive. "C’est une situation qui nous préoccupe et sur laquelle nous travaillons tous les jours. Chaque jour, on essaie de trouver une situation définitive. Mais j’ai précisé dès le début de cette grève la ligne du gouvernement : il n’y aura pas de régularisation massive", réaffirmait le secrétaire d’État à l’antenne de DH Radio, vendredi 9 juillet.
Des sans-papiers présents depuis des dizaines d’années
En soutien aux sans-papiers en grève de la faim, environ 120 personnes se sont rassemblées jeudi 8 juillet vers 15h sur la place du Béguinage à Bruxelles. Le même jour, Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations unies sur l’extrême pauvreté et les droits humains, a rendu visite aux sans-papiers pour constater leur situation et recueillir des témoignages. Sur la RTBF, il s’émeut de la situation : "Ce que j’ai entendu était bouleversant, parce que beaucoup d’entre eux sont en Belgique depuis de nombreuses années. L’un d’eux est là depuis 27 ans et d’autres depuis 10, 12, 15 ans…"
En plus de leur collectif de soutien, les sans-papiers ont reçu l’appui, le 30 juin, des recteurs des six grandes universités francophones de Belgique. (...)
Au sein du gouvernement de coalition, le sujet fait débat. Écologistes et socialistes francophones, qui en font partie, veulent "des solutions humaines" à ce bras de fer. Le sénateur du parti Ecolo, Rodrigue Demeuse appelle à une solution politique (...)
Parmi les grévistes de la faim dans les locaux de l’Université Libre de Bruxelles, un Algérien de 42 ans raconte être arrivé en 2008 en Belgique. Il a rapidement trouvé du travail comme électricien dans le bâtiment. "Malgré toutes nos compétences et le fait qu’on est là pour travailler, pas pour profiter, la réponse reste la même : ’Retournez chez vous.’ C’est incompréhensible", lâche Abdeslam, qui préfère taire son nom de famille.