
Depuis quelques mois, la situation s’est stabilisée dans la ZAD de Notre Dame des Landes : les forces de l’ordre squattent les carrefours stratégiques, harcèlent inlassablement les passants de contrôles et détruisent des barricades sans raison. Les zadistes continuent les chantiers sur toute la zone et réoccupent les lieux récemment abandonnés pour les faire revivre (après la destruction discrète d’une maison vidée).
Ainsi, la ferme de Bellevue a repris du service et accueille désormais à nouveau des animaux d’élevage et de nombreux projets agricoles auto-gérés, entourée de la chaîne protectrice des « tracteurs vigilants » du COPAIN44. La Sècherie, également menacée de destruction, voit aussi actuellement de nombreux travaux d’amélioration et d’annexes. De nombreux « villages alternatifs » se consolident sur toute la zone et ce, malgré les rigueurs de l’hiver.
Avec le calme très relatif instauré avec la « commission du dialogue », la bataille fait surtout rage sur d’autres fronts : devant les tribunaux et dans les médias.
Les lieux réoccupés sont attaqués - pour l’instant - en justice, ils appartiennent au syndicat mixte public-privé AGO. Des zadistes se sont déclarés résidents de ces lieux, ils s’exposent aux foudres de la justice pour « insalubrité » des lieux, malgré les travaux de rénovation artisanaux des occupants. La notion de « confort matériel » est plus aisément codifiée dans la loi que celle de « fraternité »...
Parallèlement, les Camille « à barbe et à couettes » qui avaient manifesté symboliquement dénudés leur impuissance le 23 novembre dernier face à la brutalité policière dans la forêt de Rohanne on été trainés devant les tribunaux pour outrage à agent. Un seul policier - parmi la dizaine qui avait assisté à la scène - a été choqué par leur nudité, malgré sa solide formation pour endurer la violence inhumaine inouïe des ordres de la préfecture sans s’émouvoir. Le journaliste Hervé Kempf - appelé comme témoin par la défense - relate ce procès politique surréaliste (à lire plus bas). Le jugement sera rendu le 28 février prochain. (...)