
Jusqu’où les laisserons-nous aller ? La Marche des Solidarités et les Collectifs de Sans-Papiers appellent à se rassembler à partir de 18h00 ce mardi 13 juillet pour soutenir et défendre le Bal des MigrntEs organisé par le BAAM.
Chaque année le BAAM organise un Bal des MigrantEs la veille du 13 juillet.
Signe du racisme décomplexé dans le parti présidentiel, l’organisation de ce bal a été attaquée par un député LREM.
Comme un résumé de la politique du gouvernement cette attaque médiatique a ouvert la voie et légitimé, sur les réseaux sociaux fascistes, une campagne d’appels, plus ou moins explicites, à attaquer physiquement ce bal et celles et ceux qui l’organisent.
L’intervention du député LREM, François Jolivet contre le Bal des MigrantEs est ironiquement la meilleure confirmation des propos qu’il attaque, tenus par le DJ Fanaya : l’espace de la fête, l’espace de la danse est aussi un espace politique.
Alors quoi de plus légitime que les premierEs concernéEs soient au premier rang ? Dans la joie comme dans la colère, dans la fête comme dans la lutte. Rien de contradictoire - au contraire - avec le mélange et la solidarité que produisent la danse comme la lutte, la joie comme la colère.
Les menaces et intimidations des réseaux fascistes ont fait éclater la nature raciste de l’intervention de François Jolivet.
Elles montrent aussi à quel point nous n’en sommes plus aux mots : les fascistes menacent de plus en plus de passer à l’action.
Dire que « le fascisme ne passera pas » n’est plus suffisant. Il faut l’empêcher concrètement de passer, refuser l’intimidation et, si besoin, assurer notre défense par notre nombre et notre détermination. (...)
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Organisé tous les 13 juillet depuis cinq ans à l’initiative du Bureau d’accueil et d’accompagnement des migrants (BAAM), le Bal des migrant-e-s s’inscrit cette année dans un mouvement de lutte contre le dispositif Frontex. Néanmoins, l’édition 2021 est entachée par les prises de position d’un des artistes au programme, à l’origine d’une polémique.
En cause, les prises de position de Fanaya, DJ invité à mixer lors de l’événement, appelé à se tenir mardi 13 juillet à Stalingrad, à Paris. Dans un message posté sur son compte Instagram, l’artiste a déclaré jouer « pour les personnes non-blanches et surtout pour les personnes noires ». « Je le répéterai autant qu’il le faudra mais le dancefloor est un espace politiques où les relations de pouvoir se reproduisent aussi (...) donc les deux heures où je mixerai : les blanch-e-s allez derrières et les autres (surtout les personnes noires) je vous invite à occuper tout l’espace qui vous revient de droit », a-t-il écrit.
Des mots qui ont fait bondir François Jolivet, député LREM de l’Indre. Dans un tweet où il relaye le message Fanaya, le parlementaire a interpellé la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa en lui demandant « de faire ce qui est possible pour interdire Fanaya de se produire dans l’espace public dans ces conditions ». L’élu a aussi écrit à la maire de Paris pour « l’informer de ce qui se déroule dans sa ville » et lui demander de « clarifier sa position concernant le BAAM »
Le BAAM a, de son côté, réaffirmé son soutien à Fanaya dans un communiqué vendredi 9 juillet sur ses réseaux sociaux, en affirmant que ses « positions politiques sont non seulement légitimes mais également essentielles pour permettre une réelle appropriation de l’espace par toutes les personnes racisées ». L’association a souligné que, « comme tous les ans, le Bal des migrant-es se tiendra en mixité. Toutefois, nous croyons dans la complémentarité des actions politiques et nous reconnaissons pleinement la pertinence de l’existence d’espaces en non mixité ». (...)