
Après le renoncement à la taxe poids lourds et à la taxe sur le maléfique diesel - dont l’importance dans le parc automobile est une spécificité française - Jean-Marc Ayrault vient de procéder à une reculade plus discrète, mais pas moins symbolique sur une autre spécificité maléfique, cette fois-ci bretonne : les porcheries industrielles qui n’en finissent pas de nitrater la Bretagne. Les Verts ont moins réagi que sur le diesel, ce qui n’est guère étonnant vu leur tendance à privilégier l’écologie des villes sur l’écologie des champs.
Jeudi 12 septembre donc, lors de son bref et houleux passage, sous les huées, au Salon international de l’élevage, à Rennes, le Premier ministre s’est livré à un numéro d’impuissance politique. Ne sachant quelle perspective proposer aux éleveurs de porcs industriels dont il a reconnu « la situation difficile », il s’est contenté de céder sur l’une de leurs revendications pour poursuivre leur fuite en avant. Etranglés par la concurrence en matière de coût de main d’œuvre par l’Espagne, l’Allemagne et l’Europe centrale, les éleveurs réclamaient un allègement des contraintes d’environnement destinées à lutter contre l’épandage des déjections cochonnes qui polluent la majeure partie des nappes phréatiques bretonnes, sans parler de la prolifération des algues vertes sur les côtes. (...)
Faciliter l’ouverture d’usines à cochons
A défaut d’une autre ambition pour le modèle agricole breton, qu’il estime « pas mort », Jean-Marc Ayrault a donc cédé en annonçant que le fameux « choc de simplification » annoncé par son gouvernement allait s’appliquer à la réglementation environnementale qui contrarie l’élevage industriel : il va faciliter les procédures d’agrandissement ou d’ouverture des usines à cochons !
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