(...)“C’est notre manière de résister, certes, elle n’est pas la seule à envisager. Nous voulons mettre fin à l’abominable, auquel nous obligent les grandes surfaces mais aussi, reprendre le fil du lien à refaire entre-nous tous. Solidarité et entraide dans la vie et pour la vie, solidarité qui alors passe par la pratique du prix très abordable sans intermédiaires, ou par le repas offert à ceux qui n’y arrivent plus... et enfin, par la création d’une chaîne humaine, réconfortant ainsi les malades abandonnés car exclus du système de santé. Nous ne laisseront pas faire non plus ce criminel de ministre de la Santé et pour terminer, nous n’abandonnerons pas Athènes aux mains des néonazis de l’Aube dorée”.
(...) Vingt mètres plus loin et du côté de la mer, il y a la “marina des pauvres”, celle du club nautique et de l’amicale des pêcheurs, ces derniers, proposent aussi du poisson à vendre directement. Sauf qu’il n’y avait pas grande foule toujours pour cause de météo (...)
Ailleurs en Grèce toutefois, la solidarité et le “direct” rencontrent des... difficultés réelles et avérées. Déjà à Thessalonique, et cela à deux reprises depuis le début de l’année, les unités de la police anti-émeute (MAT) ont délogé très violemment les participants à ces ventes organisées par les collectifs issus des quartiers, ventes solidaires bénéficiant toutefois du soutien moral des municipalités dans certains cas.
Cette criminalisation du terrain immédiat (et aussitôt... perçue par les acteurs sociaux), prouverait donc l’évidence : hormis leur portée économique, ces actions comportent ou sinon génèrent, un ethos politique inéluctable brodé “d’en bas”, une nouvelle manière d’être et surtout d’agir.
Et c’est autant suivant un tout autre ethos politique, autant inéluctable, que ces mêmes unités de la police anti-émeute (MAT) ont délogé et brutalisé les participants à une manifestation “polypathique” (multi-souffrance), réunissant enseignants, femmes de ménage et gardiens des écoles, tous des licenciés d’hier, d’aujourd’hui et de demain matin, devant le ministère de l’Économie au moment de l’apparition des membres de la Troïka sur les lieux. (...)
Les voitures des Troïkans ont donc quitté le secteur sous bonne escorte, sous les jets de bouteilles en plastique et sous les anathèmes venus directement du cœur. Je remarque d’ailleurs, pour ce qui relève de cette actualité, qu’on n’en parle plus tellement entre-nous, non pas par ignorance volontaire, mais plutôt parce que cette souffrance devient tellement indiscutable... ainsi, il n’y a plus grand-chose à dire de plus. Brutalisassions et banalisation dans uns sens.
Les blessés du jour ont été évacués, tandis que des manifestants anonymes et certains syndicalistes connus ont été aussitôt transférés au sein du bâtiment central de la police, “naturellement” inculpés. De toute évidence, es actions issues du terrain grec, et particulièrement celles assimilées à des luttes, tombent ainsi sous le coup de la loi, plus précisément, sous l’autoritarisme de la méta-démocratie austéritaire et de sa jurisprudence de “l’exception”... perpétuelle. États d’exception ! (...)