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Au royaume de l’Absurdie, la guerre du purin d’ortie se poursuit
Article mis en ligne le 20 février 2014

Purin d’orties, tisanes de plantes, sucre, vinaigre, ail… Ces recettes naturelles sont utilisées par les agriculteurs et jardiniers français pour protéger leurs cultures de génération en génération. Mais depuis 2006 ces remèdes 100 % biologiques sont interdits : ils doivent préalablement obtenir une autorisation de mise sur le marché au même titre que les pesticides.

(...) Un processus d’évaluation long et coûteux : déposer un dossier pour homologuer une recette revient entre 10 000 à 300 000 euros. Le projet de loi d’avenir agricole discuté au Sénat aujourd’hui et demain ne change rien à la situation ; il soumet toujours les préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP) aux mêmes procédures d’homologation que les pesticides.

Une déception pour l’association ASPRO-PNPP qui milite pour la reconnaissance des alternatives aux pesticides depuis 2009. Elle avait obtenu la présentation d’un amendement qui excluait les PNPP de la réglementation européenne sur les produits phytopharmaceutiques. Un amendement présenté puis retiré par la députée EELV de Dordogne Brigitte Allain, finalement convaincue par la réponse du gouvernement : « C’est au niveau européen qu’il faut lever les blocages » explique-t-elle.

Du vinaigre et du sucre ? Oh la la… Il faut remplir des dossiers (...)

Le mouvement de protestation est né de la guerre de l’ortie, une mobilisation qui avait fait suite à l’interdiction du livre d’Eric Petiot, Purin d’orties et Cie. En 2006, le domicile du paysagiste a été perquisitionné. Motif ? Diffusion de connaissances sur un produit non homologué : le purin d’orties. La loi d’organisation agricole de 2006 interdit en effet la publicité et la divulgation de recettes sur des produits phytopharmaceutiques non homologués.

De nombreux collectifs d’agriculteurs dénoncent alors une confiscation du savoir. Ils y voient une stratégie des firmes agro-alimentaires pour breveter leurs recettes ancestrales et générer ainsi du profit à leurs dépens. Leur mouvement alors appelé « guerre de l’ortie » permettra l’apparition de la notion de PNPP dans la loi de l’eau de décembre 2006, censée faciliter les homologations. (...)