
372 agriculteurs et agricultrices se sont suicidés en 2015. Le film Au nom de la Terre – dans les salles ce 25 septembre – retrace avec beaucoup de réalisme la lente dégradation de la situation économique d’un paysan, dont l’avenir semblait pourtant sans inquiétude. Le 29 septembre, un euro par place vendue sera reversé à l’association d’accompagnement « Solidarité paysans ».
Il y a vingt ans, Christian Bergeon, paysan, mettait fin à ses jours. Au nom de la terre, le film réalisé par Édouard Bergeon, fils de Christian, raconte l’histoire de sa famille dans les années précédant la disparition de son père, les moments heureux, l’emprise familiale, le poids du modèle de développement, la spirale de l’endettement et la chute vertigineuse vers la fin. Le film sort dans les salles ce 25 septembre.
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Édouard Bergeon donne les clefs permettant de comprendre les stratégies de développement agricole à l’œuvre, les pratiques enfermant le paysan dans ses certitudes de réussite en allant toujours plus avant dans l’investissement. La question de la relation du modèle avec la qualité de l’alimentation est abordée, tout comme celle de la solitude du paysan, même entouré d’une famille unie et aimante.
Beaucoup de bénévoles et salariés de l’association « Solidarité paysans » reconnaîtront sans doute dans l’histoire de la famille d’Édouard Bergeon les situations de paysans ou de paysannes qui nous appellent. Des gens seuls, abandonnés par « la profession », et dont les possibilités et capacités de projection pour rebondir ont disparu. Cette situation représente le quotidien du travail de Solidarité paysans. Nous sommes moins confrontés en revanche à ce que montre la seconde partie du film, la longue descente en enfer de Christian Bergeon, insoutenable et révoltante. (...)