Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Romandie
Au Zénith d’Amiens transformé en salle d’audience, 800 ex-Goodyear contestent leurs licenciements
Article mis en ligne le 4 octobre 2018

Ce fut pour eux une "catastrophe sociale" : l’avocat de quelque 800 ex-salariés de l’usine Goodyear à Amiens-Nord s’est efforcé jeudi de démontrer que leurs licenciements en 2014 par l’entreprise de pneumatiques était sans cause sérieuse, devant les prud’hommes délocalisés au parc des expositions pour cette audience hors normes.

Au cours de sa plaidoirie, débutée à 9h30 et terminée à 13h30, Me Fiodor Rilov a tenté de démontrer que les licenciements des 832 demandeurs étaient abusifs au vu des résultats du groupe américain auquel appartenait Goodyear Dunlop Tires France.

"Explosion de la profitabilité", "rentabilité record", "chiffres en augmentation" : celui que l’on surnomme "l’avocat rouge" a martelé - citant un rapport de Goodyear au gendarme de la Bourse américaine - que le groupe avait enregistré alors un résultat net de 2,5 milliards de dollars après impôts, "la somme la plus colossale jamais affichée par Goodyear depuis sa création".

En janvier 2014, Goodyear Amiens-Nord avait annoncé la fermeture de l’usine, entraînant la disparition de 1.143 emplois, symbole de la désindustrialisation de la France dans ses bastions ouvriers. Sept de ces anciens salariés ont été définitivement condamnés en janvier par la cour de cassation à des peines de prison avec sursis pour avoir séquestré deux ex-dirigeants de l’usine, après l’annonce de la fermeture.

"Grâce à cette action de fermeture, nous allons améliorer notre résultat d’exploitation dans la zone Europe à hauteur de 75 millions (de dollars) par an", a-t-il traduit d’un document de la direction de l’époque, au centre de la scène éclairée du Zénith où environ 400 personnes assistaient à l’audience.

"Il n’est pas autorisé de licencier pour améliorer son résultat, c’est interdit !" s’est emporté l’avocat figure de proue des combats contre les grandes multinationales, face aux quatre conseillers prud’hommaux - deux côté employeurs et deux côté salariés - réfutant toute "menace sur la compétitivité." (...)

Les avocats de la direction auront également quatre heures pour se défendre. Le jugement devrait être mis en délibéré au premier trimestre 2019. (...)