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Rue 89
Au Pérou, un café bio pas très équitable
Article mis en ligne le 16 juillet 2011
dernière modification le 8 juillet 2011

Le problème ? « Un café bio et équitable, plus cher à produire, est vendu – c’est aberrant – au même prix que le café qu’on appelle “ conventionnel ”, cultivé avec des pesticides et des produits chimiques à tout va », explique Juan Carlos, petit-fils de Lucía qui s’est lancé dans la production du café bio.

Ce qui veut dire que le prix du café bio ne tient pas compte des efforts et de la qualité qu’assurent ses producteurs, contrairement au discours marketing que nous servent les grandes marques qui nous vendent de l’équitable en France, selon lequel « acheter un produit bio labellisé permet de consommer juste ».

En d’autres termes, les producteurs bio finissent par quitter les coopératives équitables parce qu’ils ont besoin de gagner de l’argent rapidement, de l’argent liquide, pour payer l’école ou finir de construire leur maison. Ils ont tort sur le long terme, car si le prix du café chute (comme il l’a fait dans le passé), les coopératives offrent un prix plancher, assurant aux petits producteurs une certaine stabilité. Mais ont-ils vraiment le choix ?

L’idéal, d’après Christelle, serait de créer une coopérative propre qui puisse vendre directement aux acheteurs de café bio, sans passer par le club d’acheteurs de café conventionnel, qui fonctionnent comme une Bourse en imposant leurs prix au niveau le plus bas, forçant ainsi les agriculteurs à vendre au plus vite pour payer la main d’œuvre et rembourser les prêts bancaires.(...)

produire du café bio dans un contexte de commerce équitable implique une série de contraintes financières que la petite ONG, seule, ne peut assumer, même avec la meilleure volonté du monde.

Pour faire du bio, il faut obtenir un certificat, un logo qui prouve la qualité du produit, ce qui veut dire que l’on fait appel à un ingénieur agronomique, à une banque pour obtenir un crédit… qu’il faut être patient et attendre trois années avant d’obtenir les logos pour lesquels il faut payer des « certificateurs ».

Or, le taux les plus bas proposé par Agrobanco (organisme public) pour entreprendre toutes ces démarches est de 19% ! ! Et les microcrédits coûtent 38% par an. De quoi vous planter tout de suite en somme… On est loin du micro-crédit qui sauve ! (...)

« aller dans un magasin bio, s’auto-féliciter en achetant équitable, et penser que ce geste suffit pour tendre la main aux petits producteurs dont la photo figure au dos du paquet, ne suffit pas ! ».(...) Wikio