
Vote au Parlement européen ce 11 mars sur l’horticulture : il est porté par Anthea McIntyre, une députée qui n’a rencontré que des représentants de l’industrie des pesticides et agro-industrielle pour préparer son texte.
La fin du mandat du Parlement européen – les élections auront lieu en mai - poussent les sociétés agrochimiques à profiter des dernières possibilités de vote pour faire passer par le Parlement actuel des résolutions qu’elles ont formulées. Ces résolutions serviront probablement de référence pour influencer les députés qui seront élus au printemps.
Un premier exemple de cette stratégie est la résolution sur « l’avenir du secteur de l’horticulture en Europe - les stratégies de croissance » - qui doit être votée par le Parlement européen ce mardi 11 mars à Strasbourg. Le texte est basé sur un rapport de l’eurodéputée conservateure britannique Anthea McIntyre, qui est aussi consultante en veille stratégique au Royaume-Uni. (...)
Son texte original est une liste de faits sur le secteur de l’horticulture, notamment les défis auxquels ce secteur est confronté en termes d’augmentation des coûts de production, du changement climatique et du pouvoir excessif des supermarchés sur le marché de la chaîne d’approvisionnement, avec les arguments habituels de l’industrie agrochimique sur la nécessité d’intensifier la production grâce à l’ingénierie génétique et aux nouveaux pesticides, si possible avec un financement supplémentaire à la recherche publique. La liste de tous les éléments favorables à l’industrie dans son rapport est un aperçu parfait des intentions de cette industrie :
– éliminer les obstacles phytosanitaires qui gênent les exportations vers les marchés des pays tiers, demande importante dans le contexte du traité TAFTA ;
– considérer les pesticides comme un atout pour le secteur, en particulier les « utilisations mineures », relayant ainsi une campagne de lobbying en cours par le lobby des pesticides, qui cherche a obtenir que l’UE consacre des fonds au développement de ces pesticides, les entreprises privées refusant de le faire elles-mêmes en raison, disent-elles, d’un marché insuffisant pour couvrir leurs coûts de développement (...)
Elle est dans la ligne du "Nous avons besoin de l’utilisation intensive de produits chimiques pour nourrir le monde", message général que l’industrie des pesticides met en avant dans son effort pour lutter contre l’évidence des problèmes de santé publique et de l’environnement que posent ses produits.