Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
le Monde
Au Bénin, un camp d’entraînement pour apprendre l’agriculture bio
Article mis en ligne le 14 juin 2019
dernière modification le 13 juin 2019

L’ONG bénino-nigérienne Les Jardins de l’espoir, installée près de Cotonou, forme des agriculteurs et de futurs agro-entrepreneurs respectueux de l’environnement.

Machettes à la main et chapeau de paille traditionnel sur la tête pour se protéger du soleil, les participants à l’agro-boot camp de Tori-Bossito, commune rurale du Bénin à une dizaine de kilomètres de Cotonou, défrichent des parcelles de maïs, de niébé (haricot) et de sorgho. « Il faut faucher à la base », conseille Oluwafèmi Kochoni, qui dirige l’atelier. « Ensuite, laissez les plants sur place, on va les enfouir. Ils vont se décomposer et fertiliser le sol. » C’est un conseil pour les débutants, mais ce programme, mis en place par l’ONG bénino-nigérienne Les Jardins de l’espoir, a pour but d’apprendre les techniques agricoles élémentaires et ancestrales à ceux qui les auraient oubliées ou encore à ceux qui veulent se lancer. (...)

Au Bénin, petit pays d’Afrique de l’Ouest limitrophe du géant pétrolier nigérian, 80 % des 11 millions d’habitants dépendent de l’agriculture, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). La grande majorité pratique toutefois une agriculture de subsistance, cultivant de petites parcelles de terre et ne disposant pas d’infrastructures ou de moyens pour contrer les aléas climatiques ou les mauvaises récoltes. Mais ce camp d’entraînement (le nom est emprunté au vocabulaire militaire américain) vise un public bien différent. (...)

« Notre conviction, explique Tanguy Gnikobou, le coordinateur, c’est que, pour résoudre le problème de l’emploi dans nos pays, les jeunes doivent créer leurs entreprises avec une conscience écologique et climatique. » (...)

Sur les 85 participants qui ont suivi les deux dernières sessions, dix ont déjà démarré de nouvelles activités, fermes ou entreprises agricoles, et huit autres ont accéléré leur production, selon les organisateurs. (...)

« Au départ, l’agriculture bio était une alternative à l’agriculture conventionnelle. Puis c’est devenu un mode de vie et une philosophie », raconte le président des Jardins de l’espoir. (...)

« Les conseils que reçoivent d’habitude les agriculteurs sont basés sur l’utilisation d’intrants chimiques. On pense aux rendements rapides et pas à produire durablement pour préserver nos terres. » (...)