
Sans précédent. L’unanimité de la Communauté internationale, ou de ce qui est considéré comme tel, contre Laurent Gbagbo est tout simplement de l’inédit. Qu’elle renvoie à tous les pays du monde, aux Etats membres de l’ONU, aux cinq puissances du Conseil de sécurité ou aux Etats-Unis et à leurs alliés, cette Communauté internationale n’a, jusque-là, pas enregistré de fausse note dans son concert de désapprobations contre le régime Gbagbo.
Des chefs d’Etat sortants qui ont mis un terme aux décomptes des voix pour se faire proclamer vainqueur du scrutin, on en a connu, sans que cela émeuve nos gardiens des valeurs démocratiques. Que l’on se comprenne bien ! Loin de nous l’idée de cautionner la victoire problématique de Laurent Gbagbo, juste une invite à tous ceux qui foncent, sabre au clair, sur « le pestiféré » à faire preuve de pareille intransigeance partout où l’Etat de droit viendrait à être mis à mal.
En attendant, revenons à ce flot tumultueux de sanctions et de menaces qui fait tanguer actuellement le navire FPI ; passons sur son opportunité et son efficacité pour signaler le risque de radicalisation de la crise dont il est porteur : acculé, poussé dans ses derniers retranchements, le « proscrit » de la Communauté internationale ne reculera plus devant rien pour tenter de faire respecter la décision du Conseil constitutionnelle, marquée, comme partout ailleurs dans le monde, du sceau de « l’autorité de la chose jugée ».
Sans compter cet autre risque : transformer Laurent Gbagbo, que d’aucuns voient déjà en David contre Goliath, en victime, voire en martyr d’un cas d’ingérence grave dans des affaires internes.
Que cette Communauté internationale là revoie sa copie mais pas forcément sa position, sous peine de passer pour le grand méchant loup (...)