
L’"Aquarius", devenu symbole de la crise politique autour de l’accueil des migrants, était privé de pavillon depuis deux mois.
L’"Aquarius" va laisser un grand vide en Mediterranée. MSF et SOS Méditerranée, les deux ONG qui gèrent le bateau, ont annoncé, jeudi 6 décembre, "mettre un terme" aux activités du navire humanitaire. L’"Aquarius" était amarré à Marseille depuis début octobre dans l’attente d’un pavillon lui permettant de naviguer après le retrait de ceux de Gibraltar, puis du Panama.
"Renoncer à l’Aquarius a été une décision extrêmement difficile à prendre", a déclaré Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée, qui "explore déjà activement les options pour un nouveau navire et un nouveau pavillon". Pour expliquer cette décision MSF a déploré "les attaques menées ces 18 derniers mois par certains États européens" et les "allégations grotesques de trafic de déchets et d’activité criminelle" visant les deux ONG.
#l'Aquarius cesse ses activités mais pas @SOSMedFrance qui cherche un autre bateau. pic.twitter.com/EnEJXddBX7
— Merckx Ingrid (@MerckxIngrid) 7 décembre 2018
Sophie Beau évoque la première conference de presse de l’Aquarius le 9 décembre 2015.
Frédéric Penard évoque la criminalisation des bateaux de sauvetage. "L’acharnement contre l’Aquarius ne semble pas devoir s’arrêter. Les gens meurent en mer et pendant ce temps l’Aquarius est bloqué au port de Marseille."
"On a donc décidé d’arrêter l’affrêtement de l’Aquarius pour pouvoir accélérer notre retour en mer sur un autre bateau."
"Nous cherchons une solution robuste. Les garde côtés libyens procèdent à des interceptions. Avec aval européen."
Sophie Beau revient sur les 3 ans d’activité de l’Aquarius : 29523 personnes secourues. 250 sauvetages. Des centaines de bénévoles a terre. 200 journalistes reçus à bord. Et qui ont parlé de l’enfer libyen.
L’Aquarius est un double symbole : 1)la faillite des états europeens (Droits de l’homme, droit à la vie) non assistance à personne en danger 2)espoir salué dans d’autres pays d’une action citoyenne financée par des citoyens.
Sophie Beau : "Nous allons repartir en mer, nous devons repartir en mer, c’est un devoir moral et légal."
Verena Papke : "il faut regarder d’ou on vient. Au départ @SOSMedFrance c’était juste une poignée de personnes. Aujourd’hui nous devons sans cesse faire face, malgré tous les soutiens que nous avons, a l’indifférence des responsables politiques..."
c’est un moment difficile aujourd’hui mais @SosMedFrance ça n’est pas que l’Aquarius, c’est la société civile.
Sophie Beau : la campagne de criminalisation a commencé début 2017 dans la fachosphere italienne puis en France et en Allemagne. C’est une campagne de dénigrement qui attaque les acteurs du sauvetage.