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"Après le verdict d’extradition britannique, le gouvernement australien refuse toujours de défendre Assange."
/Dom Lore/ Oscar Grenfell - #WSWS - 6 janvier 2021.
Article mis en ligne le 13 janvier 2021
dernière modification le 12 janvier 2021

Le gouvernement australien a répondu à la décision d’un tribunal britannique contre l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis en réaffirmant son refus de défendre l’éditeur persécuté de WikiLeaks.
Dans un verdict inattendu lundi 4 janvier, la juge Vanessa #Baraitser du tribunal de district britannique a décidé qu’Assange ne pouvait pas être envoyé aux États-Unis, où il fait face à 17 accusations en vertu de la loi sur l’espionnage et à 175 ans d’emprisonnement pour avoir exposé les crimes de guerre, les violations des droits de l’homme et les conspirations diplomatiques américaines.

(...)
Bien que le rejet de la demande d’extradition soit un développement bienvenu, les dangers auxquels Assange est confronté sont loin d’être terminés. Il reste incarcéré dans la prison de #Belmarsh, bien qu’il n’ait été condamné pour aucun crim (...)

Le coronavirus circule largement dans l’établissement à sécurité maximale, mettant en danger Assange, qui souffre d’une maladie pulmonaire chronique.
Les autorités américaines ont indiqué qu’elles feraient appel du verdict, ce qui signifie que l’épreuve juridique d’Assange pourrait se poursuivre pendant encore deux ans, et que la menace d’extradition demeure.
La situation très précaire d’Assange souligne la nécessité de lutter pour sa liberté immédiate.

Le gouvernement australien a cependant réagi à la décision en déclarant clairement qu’il ne fera rien pour garantir les droits du fondateur de WikiLeaks. Le Premier ministre Scott Morrison #ScoMo et la ministre des Affaires étrangères Marise #Payne ont de nouveau affirmé que la persécution du journaliste australien n’avait rien à voir avec eux, déclarant qu’ils n’étaient "pas partie prenante" aux audiences britanniques et insistant sur le fait que "le processus juridique suit son cours".
En réalité, ce jugement est une condamnation accablante de l’actuel gouvernement de coalition et de ceux qui l’ont précédé.

Depuis un an et demi, Morrison et Payne ont soit ignoré soit rejeté allègrement les avertissements du rapporteur des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, et des centaines d’éminents experts médicaux du groupe Doctors for Assange, selon lesquels la santé du fondateur de WikiLeaks s’est considérablement détériorée et qu’il a besoin de soins experts immédiats. À la fin de l’année dernière, Payne a confirmé qu’elle n’avait jamais pris la peine de parler à Melzer, malgré le fait qu’il avait lancé des appels directs à son gouvernement pour qu’il intervienne en faveur d’Assange.
Le verdict de Baraitser confirme que le gouvernement australien est resté inactif, puisqu’un de ses citoyens a subi des abus juridiques et politiques qui l’ont amené au bord de la mort, sans qu’il ne réagisse.

Contrairement aux affirmations de Morrison et Payne, les gouvernements australiens ont la responsabilité évidente d’agir lorsque les droits et la santé d’un citoyen australien sont attaqués à l’étranger. Cela est inscrit, non seulement dans le droit international, mais aussi dans les précédents. Pas plus tard que l’année dernière, le gouvernement actuel a mené une opération diplomatique de haut niveau pour obtenir la libération de Kylie Moore-Gilbert d’Iran, où elle avait été emprisonnée sur la base d’accusations infondées d’espionnage au profit d’Israël.

En revanche, Assange ne s’est vu offrir qu’une "assistance consulaire" sans valeur, qui, selon ses proches, n’est rien d’autre que la fourniture de journaux datés et de vagues affirmations selon lesquelles les fonctionnaires australiens "surveillent" l’évolution de son affaire.

La raison de la complicité du gouvernement australien dans la persécution d’Assange a été soulignée hier [5 janvier] lorsque Morrison a répondu à une question d’un journaliste en déclarant qu’il ne demanderait pas aux États-Unis d’abandonner les charges liées à la loi sur l’espionnage, qui ont été condamnées par des organisations juridiques autorisées, des fonctionnaires des Nations unies et des organisations de défense des libertés civiles comme une attaque frontale contre la liberté de la presse.

Le gouvernement est pleinement engagé dans l’alliance américaine, y compris dans les préparatifs de guerre de Washington avec la Chine. Ces préparatifs se sont accompagnés d’attaques massives contre les droits démocratiques en Australie, notamment de procès secrets pour poursuivre les lanceurs d’alerte et de l’adoption de lois radicales sur l’"ingérence étrangère" qui pourraient criminaliser les activités anti-guerre.

La tendance à la guerre et à l’autoritarisme, qui sous-tend la persécution d’Assange, est soutenue par l’ensemble de l’establishment politique australien. Le mouvement ouvrier a joué un rôle central, en promulguant ou en votant chaque loi sur la "sécurité nationale" au cours des deux dernières décennies, et en alignant l’Australie sur le renforcement massif de l’armée américaine dans la région Asie-Pacifique.

En réponse au verdict de lundi, Mark Dreyfus, le procureur général du Labor, a déclaré que son parti :
"se félicite de la décision de donner la priorité à la santé et au bien-être de Julian Assange. Maintenant qu’un tribunal britannique a jugé qu’il serait injuste d’extrader M. Assange vers les États-Unis, le parti travailliste estime que cela a assez duré".

M. Dreyfus a ajouté :

"Bien que les États-Unis aient le droit de faire appel de la décision de la cour, nous demandons au gouvernement Morrison de faire ce qu’il peut pour mettre un terme à cette affaire et d’encourager le gouvernement américain à faire de-même".

Ce commentaire, qui respecte le "droit" du gouvernement américain de poursuivre ses tentatives pour réduire au silence un éditeur, marque la première fois qu’un membre important du cabinet fantôme du parti travailliste demande au gouvernement Morrison d’intervenir dans la défense d’Assange. Le parti travailliste a attendu que le verdict soit rendu avant de prononcer ne serait-ce que ces paroles de fouine.
Le fait que la persécution d’Assange ait "traîné" pendant une décennie est en grande partie le résultat des actions des gouvernements travaillistes dont Dreyfus faisait partie.
Le gouvernement travailliste du Premier ministre Julia Gillard a réagi avec une fureur non dissimulée aux publications de WikiLeaks en 2010, pour lesquelles Assange est accusé par les États-Unis."

https://www.wsws.org/en/articles/2021/01/06/auas-j06.html